Emmanuel Macron convie les forces parlementaires et Lucie Castets le 23 août à l'Elysée

Une image de Lucie Castets lors de l'interview d'Emmanuel Macron sur France 2, le 23 juillet 2024 - LUDOVIC MARIN / AFP
Fin de la trève politique ? Après avoir salué acteurs et organisateurs des Jeux olympiques de Paris puis commémoré le débarquement de Provence, Emmanuel Macron a fixé le cadre de la rentrée politique.
Dirigeants des groupes et des partis "représentés au Parlement" sont conviés au Palais pour une "série d'échanges", six semaines après les législatives, et alors même qu'une partie de la gauche (écologistes, Insoumis, communistes) tient ses universités d'été.
"La nomination d'un Premier ministre interviendra dans le prolongement de ces consultations et de leurs conclusions", a indiqué vendredi l'Elysée.
"Les Français ont exprimé lors des élections législatives une volonté de changement et de large rassemblement. Dans un esprit de responsabilité, l'ensemble des dirigeants politiques doivent travailler à mettre en oeuvre cette volonté", explique-t-on à l'Elysée.
Lucie Castets présente
La gauche, loin de la majorité absolue mais forte du plus grand nombre de sièges, prétend toujours former le gouvernement.
Dénonçant un "déni de démocratie" avec le refus présidentiel de s'y plier, elle tente tente malgré les JO et la période estivale, de maintenir la pression pour aboutir à la nomination de Lucie Castets, haute-fonctionnaire inconnue du grand public, désignée par le Nouveau Front populaire après de longues et âpres discussions.
"Les chefs de partis du NFP ont proposé à Lucie Castets de les accompagner lors de ces échanges avec le président de la République pour demander sa nomination à Matignon dès que possible. Elle sera donc présente à leurs côtés", a indiqué l'entourage de Mme Castets.
"Le président ne s'y oppose évidemment pas si c'est une demande collective et que les forces politiques du NFP jugent que c'est utile pour que l'échange soit constructif", répond-on dans l'entourage du chef de l'Etat. Le 23 juillet, lors d'un entretien télévisé, Emmanuel Macron avait semblé écarter cette hypothèse, qui reviendrait à concéder une cohabitation après sept ans de présidence sans partage.
"La question n'est pas un nom. La question, c'est quelle majorité peut se dégager à l'Assemblée pour qu'un gouvernement de la France puisse passer des réformes, passer un budget et faire avancer le pays", avait-il estimé, jugeant "faux" de prétendre que le NFP avait une majorité "quelle qu'elle soit".
"Procrastinateur"
Souvent décrit comme un "procrastinateur", y compris par ses propres soutiens, Emmanuel Macron continue d'étendre le calendrier. Il a fini, le 16 juillet, par accepter la démission du gouvernement de Gabriel Attal, resté en place pour la gestion des affaires courantes.
Pour éviter le NFP, le camp présidentiel prône un accord avec la droite et une partie du centre-gauche qui, souhaite-t-il, se détacherait du Nouveau Front populaire et singulièrement de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Circulent ces dernières semaines, dans cette hypothèses, les noms, à droite, de Xavier Bertrand ou encore Jean-Louis Borloo et Michel Barnier, et, au centre-gauche, de Bernard Cazeneuve.
Si une alliance avec la droite de M. Wauquiez, qui a montré des signes d'ouverture tout en refusant la perspective d'une coalition, permet de devancer le NFP en nombre de sièges, la barre de la majorité absolue resterait très haute pour le président.
Avec une grande incertitude sur l'adoption du budget, que le gouvernement est censé présenter début octobre. Le rendez-vous le plus crucial de cette nouvelle législature qui, née d'une dissolution, devra durer au moins un an.