On va droit dans le mur. François Fillon nous emmène vers la défaite, vers la débâcle
Le camp Les Républicains se fissure après l'annonce ce mercredi du maintien de la candidature de François Fillon à l'élection présidentielle, malgré une convocation prochaine en vue d'une mise en examen dans l'enquête sur l'emploi présumé fictif de son épouse Penelope. Bruno Le Maire a notamment déclaré qu'il quittait ses fonctions de représentant auprès du candidat parce que ce dernier a renoncé à se retirer comme il l'avait promis en cas de mise en examen.
"Fillon n'a plus l'énergie pour défendre notre programme"
C'est aussi le cas d'Arnaud Robinet, député-maire LR de Reims et membre du noyau dur des soutiens à Bruno Le Maire lors de la primaire de la droite. "Je suis un élu de la droite et du centre et j'ai un objectif, partagé avec de nombreux collègues et de nombreux militants et sympathisants: l'alternance, explique-t-il ce jeudi sur RMC. Il faut faire barrage aux extrêmes et au FN. Or, je considère aujourd'hui que François Fillon n'est plus à même de conduire notre famille politique et n'a pas les capacités, aujourd'hui, pour défendre un programme".
"Je ne remets pas en cause le programme mais je pense qu'il n'a plus l'énergie nécessaire pour le défendre, insiste-t-il encore. Nous, élus locaux, qui sommes sur le terrain quotidiennement, nous ne pouvons plus parler de fond. Nous sommes rattrapés par ces affaires et dans l'incapacité de mener une campagne présidentielle. Je souhaite donc que François Fillon se retire et qu'il consacre son énergie à se défendre."
"Je ne parle pas d'assassinat mais de suicide collectif"
Mais qui pour le remplacer? "Je ne donne pas de nom, je ne cite personne parce que notre famille politique a su, à de nombreuses reprises, surmonter les épreuves. Il faut que cela soit une décision collective, assure Arnaud Robinet face à Jean-Jacques Bourdin. Aujourd'hui, il n'y a pas de noms qui peuvent être cités mais ce que j'attends de ma famille politique c'est qu'elle se réunisse et que l'on décide collectivement quel est celui, ou celle, qui peut porter nos valeurs. Ce n'est pas une question de personne, l'enjeu c'est la France".
"J'ai entendu François Fillon parler d'assassinat politique hier, moi je ne parle pas d'assassinat mais de suicide collectif, déplore le député-maire de Reims. On va droit dans le mur. François Fillon nous emmène vers la défaite, vers la débâcle. Il y a urgence. C'est pour cela que j'ai soutenu la démarche de Bruno Le Maire. Depuis, de nombreux collègues m'ont téléphoné pour me dire qu'ils sont, eux aussi, prêts à bouger. Un appel des maires des grandes villes de France demandant à François Fillon de se retirer n'est pas exclu et demandant à notre famille politique de se réunir urgemment pour décider collectivement quel est celui ou celle qui peut porter nos couleurs et défendre nos valeurs".