François Fillon: seulement 25% des Français souhaitent qu'il demeure candidat
François Fillon, convoqué le 15 mars en vue d'une mise en examen dans l'enquête sur les emplois présumés fictifs de sa famille, a annoncé mercredi qu'il ne "céderait pas" et qu'il ne "retirerait pas" sa candidature à l'élection présidentielle. "Je ne céderai pas. Je ne me rendrai pas. Je ne me retirerai pas. J'irai jusqu'au bout parce qu'au-delà de ma personne, c'est la démocratie qui est défiée", a affirmé le candidat de la droite depuis son QG de campagne parisien.
"Il y a un avant et un après 1er mars"
Pourtant, selon un sondage Harris Interactive pour RMC et le site Atlantico réalisé après sa déclaration et publié jeudi, seul un Français sur quatre (25%) souhaite que l'ancien Premier ministre maintienne sa candidature, soit une nette baisse par rapport à début février (35% le 6 février dernier). Le vainqueur de la primaire de la droite et du centre perd surtout beaucoup de terrain chez les sympathisants LR, qui ne sont plus que 53% (-14) à vouloir qu'il se maintienne et 48% chez les sympathisants de la droite et du centre (-2).
"On voit bien qu'il y a un avant et un après 1er mars, explique Jean-Daniel Levy, directeur du Département Politique et Opinion d'Harris Interactive. Les Français et les sympathisants de la droite sont troublés et ont une forme de mémoire: ils se rappellent en effet des propos sur le général de Gaulle tenus par François Fillon durant sa campagne. Plus récemment, il avait assuré que s'il était mis en examen, il ne candidaterait pas à la présidence de la République. Donc quels que soient ses arguments, les Français estiment qu'il y a une sorte de revirement de sa part. Et donc une perte de confiance à son égard".
83% des sondés ne croient pas en sa victoire
Toujours selon cette enquête, 77% des Français ne souhaitent pas que "la justice fasse une pause des investigations visant à l'élection présidentielle", 57% chez les sympathisants LR et 63% chez ceux de la droite et du centre. De même, 57% des Français (contre 43%) estiment que François Fillon a tort quand il dit ne pas "avoir été traité comme un justiciable comme les autres", alors que le même pourcentage de sympathisants LR pensent qu'il ne l'a pas été.
De plus, 38% des personnes interrogées sont d'accord avec l'idée avancée par l'ancien Premier ministre qu'il s'agirait d'un "assassinat politique", alors que 62% rejettent cette idée. Sur cette question, 70% des sympathisants LR adhèrent à cette assertion du candidat, comme 63% des sympathisants de la droite et du centre. Enfin, à l'heure de faire un pronostic pour le résultat final de l’élection, François Fillon perd du terrain. Ainsi, les Français se disent moins confiant dans sa capacité à l’emporter: 83 % des sondés ne croient pas en sa victoire. C'est 11 points de plus que le mois dernier.
Sondage réalisé en ligne mercredi 1er mars après la déclaration de François Fillon selon la méthode des quotas auprès de 980 personnes de 18 ans et plus.