Parrainages: Philippe Poutou s’insurge contre l’initiative de François Bayrou, "ils n’ont pas le droit de faire ça"
Philippe Poutou pourra-t-il avoir des bulletins à son nom au premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril ? Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste compte au dernier pointage ce jeudi, 146 parrainages, sur les 500 à obtenir avant le 4 mars. "On n’est pas en retard par rapport à il y a cinq ans mais on n’est pas rassuré par autant, reconnait-il dans ‘Apolline Matin’ ce vendredi sur RMC et sur RMC Story. Il faut qu’on convainque. On pense qu’on a toute notre place dans cette élection-là."
Pour Philippe Poutou, qui avait obtenu les fameuses 500 signatures en 2017, les élus subissent des pressions dans ce processus de parrainages. "C’est une caution démocratique, pas un soutien politique, souligne le candidat du NPA. Beaucoup de maires ne sont plus élus, il y a un turnover important par rapport à 2017. Et parrainer deux fois la même candidature, ça pourrait relever d’un soutien politique. Il y a de plus en plus d’élus qui en ont ras le bol. C’est un système compliqué. Il y a plein de pressions, d’inquiétudes. Il y a tout le temps des consignes politiques internes. On a vu des consignes de partis qui sont publiques, ce qui est illégal d’une certaine manière. C’est le maire qui décide."
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"C’est là qu’on voit qu’ils ne s’emmerdent plus maintenant"
Dans cette course aux parrainages, François Bayrou, maire de Pau (Modem), a annoncé ce jeudi le lancement d’un site pour aider les candidats qui sont crédités de plus de 10% d’intentions de vote dans les sondages à recueillir les signatures nécessaires pour se présenter. Mais Philippe Poutou et plusieurs autres candidats sont loin d’atteindre cette barre des 10%. "Ce n’est pas notre cas, admet-il. C’est là qu’on voit qu’ils ne s’emmerdent plus maintenant. Ils n’ont pas le droit de faire ça. La limite, c’est les 500 parrainages. Ça n’a rien à voir avec les sondages. On voit le côté anti-démocratique, qui est de plus en plus assumé. L’élection, elle doit se faire entre les grosses écuries, les favoris dans les sondages. Et les petits ne comptent plus. Ça se dit ouvertement, c’est un problème politique et un signe des temps." A l’heure actuelle, seuls Emmanuel Macron, pas encore candidat, Valérie Pécresse (LR) et Anne Hidalgo (PS) ont atteint ou dépassé les 500 parrainages.