RMC
Politique

Un an après sa réélection, Emmanuel Macron fait des déçus dans son propre camp

placeholder video
Il n'a pas réussi à convaincre, y compris dans sa propre majorité. Emmanuel Macron a été réélu il y a un an jour pour jour. Mais certains estiment que pour l'instant, le compte n'y est pas.

Nous sommes le 24 avril, un an jour pour jour après la réélection d’Emmanuel Macron. Et dans son camp, certains ne cachent pas leur déception. Un député Modem a un mot pour évoquer cette première année du quinquennat: "Amer". Il n'y va pas par quatre chemins: "C'est une année ratée, c'est un an de rapport détérioré avec les Français". En cause, évidemment, la réforme des retraites, mais aussi un exercice du pouvoir trop vertical de la part d'Emmanuel Macron pour une partie de la majorité.

Les derniers mois ont laissé des traces. Et une cadre du groupe Renaissance note une baisse de motivation des députés voire une fracture entre le président et sa majorité, selon un élu. "Les parlementaires ont été reçus à l'Élysée l'an dernier et il y a quelques semaines, regardez combien réclamaient un selfie avec le président et combien le font maintenant... On voit bien qu'il n'aime pas les parlementaires", appuie-t-il. L'autre reproche, c'est le manque de considération des parlementaires. "L'exécutif n'a pas intégré le fait que c'est un quinquennat parlementariste" résume un député.

La loi Travail, le texte le plus important du quiquennat?

Avec la majorité relative, il est beaucoup plus difficile de faire passer un texte venant du gouvernement. Alors, le groupe Modem plaide pour que les prochains textes soient écrits en commun avec les oppositions constructives. L'un d'eux détaille: "Soit on se met dans la position de Chirac, on attend quatre ans que ça se passe. Soit on secoue le cocotier. On n'a pas d'autre choix".

En plus de ce malaise, il manque désormais un cap clair pour les parlementaires. Avec la quasi absence de campagne l'an dernier, certains députés ont le sentiment d'avoir déjà abordé presque toutes les propositions du programme. Et dans l'immédiat, difficile d'ouvrir d'autres chantiers que l'apaisement post-réforme des retraites. Un député explique: "Pour l'instant, on doit donner des médicaments pour faire passer la douleur, mais à un moment, il faudra une perspective".

Avec un texte majeur de l'avis général, la loi Travail. Clairement, c'est le texte à ne pas louper. Un député insiste: "C’est le texte le plus important du quinquennat. C'est la loi sociale qu'on n'a pas réussi à faire au quinquennat précédent”.

Justement, la Première ministre Elisabeth Borne doit donner le détail de la feuille de route des prochains mois, et notamment de cette loi Travail, ce mercredi après le Conseil des ministres.

Romain Cluzel