"Pas satisfaisant": Bruno Le Maire convoque le patron de la SNCF après l'accord sur les retraites

Quelques jours après l'accord sur les retraites anticipées à la SNCF, Bruno Le Maire a annoncé, ce jeudi sur RMC et BFMTV, qu'il allait "convoquer le président directeur général de la SNCF pour qu'il me rende des comptes sur cet accord qui donne un sentiment de deux poids deux mesures très provoquant pour beaucoup de nos compatriotes qui travaillent dur".
Cet accord, signé par la totalité des syndicats de la SNCF qui permet à certains salariés de partir à la retraite jusqu'à 36 mois avant l'âge légal, avec 75% de leur salaire, "n'est pas satisfaisant" aux yeux de Bruno Le Maire, invité du "Face à face" d'Apolline de Malherbe.
"Il y a eu un dysfonctionnement. J'ai en partie la tutelle financière de la SNCF. Un accord est signé. Je n'ai pas été averti."
"Je reconnais que c'est au président directeur général de la SNCF de gérer les relations avec les organisations syndicales. Mais le ministre de tutelle doit être tenu au courant", a-t-il ajouté, exigeant des "explications convaincantes" de la part de Jean-Pierre Farrandou.
Ce plan de "cessation anticipée d'activité" fait que les deux ans de travail en plus instaurés par la réforme des retraites semblent quasi caducs.
Le ministre des Transports, Patrice Vergriete, avait lui assuré, lundi sur RMC, que cet accord ne pèsera pas sur les contribuables et les clients de la SNCF. "Les accords d’entreprises doivent être financés par des gains de compétitivité internes à l’entreprise. Ni le contribuable, ni le client, ne paiera cet accord d’entreprise. Et je m’en porte garant. Ce seront les gains de productivité à l’intérieur de l’entreprise", avait-il précisé.
"Une très belle victoire" pour la CGT
De son côté, la CGT avait salué "une très belle victoire" par le biais de Sophie Binet, sur RMC ce mercredi. "Je suis vraiment très fière de ça. Sur cette réforme des retraites, on a toujours dit que la lutte ne s’arrêtait pas et continuait", avait également ajouté la secrétaire générale de la CGT, assurant que son syndicat se bat "dans tous les secteurs professionnels pour pouvoir avoir des départs anticipés".
"Il faut faire ça partout", avait-elle appelé mercredi.
D'après Annie Jolivet, chercheuse économiste au Conservatoire national des arts et métiers, ce type de plan a déjà été instauré dans des entreprises privées, comme Michelin ou Orange. "C'est ce qu'on pourrait appeler des préretraites d'entreprises. Les salariés restent dans le personnel mais dans des périodes de temps non travaillé", explique-t-elle.