RMC
Transports

Grève SNCF: combien gagne vraiment un contrôleur pendant sa carrière et à la retraite

placeholder video
La question de la rémunération figure parmi les revendications des contrôleurs SNCF qui feront grève ce week-end. En début de carrière, le salaire moyen est de 2.300 euros brut par mois. Il atteint 4.400 euros brut par mois en fin de carrière.

Combien gagnent vraiment les contrôleurs de la SNCF? Déroulons la carrière. A l’embauche, le salaire annuel brut d’un ASCT (agent service commercial train) est de 28.000 euros par an, payé sur 12 mois: ça fait autour de 2.300 euros brut par mois en moyenne, avec des écarts de 400 euros selon les lignes.

Un contrôleur avec un peu d’ancienneté, mais moins de 25 ans, va gagner 2.900 euros brut par mois sur un TER, et 3.750 euros sur le TGV, toujours sur 12 mois et primes incluses.

En fin de carrière, un ASCT gagne environ 4.400 euros brut primes incluses, avant de partir en retraite avec 2.500 euros brut mensuel. Plus la carrière avance, plus ces rémunérations sont élevées par rapport au salaire médian des Français. La retraite est plus élevée de 700 euros par rapport à la retraite moyenne des Français. Mais l’écart entre le dernier salaire et la retraite est plus important que pour les Français.

DIRECT Grève SNCF: les prévisions de trafic pour ce week-end

Plusieurs primes prises en compte pour la retraite

Sur l’idée que les primes ne sont pas prises en compte dans le calcul de la retraite, il faut être vigilant. Car c’est faux pour les jeunes embauchés, depuis 2020, avec un contrat ordinaire. Pour eux, 100% de la rémunération est prise en compte dans le calcul de la retraite.

S’agissant des cheminots au statut, ce n’est pas complètement vrai non plus. Plusieurs primes, dont la prime de "travail", sont prises en compte. Selon la caisse de retraite de la SNCF, 15% seulement de la rémunération des cheminots est exclue du calcul de la pension, calculée en contrepartie sur les six derniers mois de travail.

Depuis fin 2022, les chefs de bord ont bénéficié de deux améliorations. Il y a l’intégration d’une nouvelle indemnité dans la prime de travail, notamment. Il y a aussi des progrès sur les perspectives de carrière, les indemnités de logement et les embauches. Donc ce n’est pas rien.

Reste le sujet le plus compliqué: l’amélioration des conditions de travail, notamment la sécurité, qui est plus mise en avant par le collectif des contrôleurs que par les syndicats qui privilégient davantage la rémunération.

Emmanuel Lechypre