Pourquoi le départ du président du Conseil d’orientation des retraites fait polémique

Le président du COR, le Conseil d’orientation des retraites, va quitter son poste. Et pas certain que Pierre-Louis Bras ait droit à des remerciements pour ses “bons et loyaux services”. En effet, il avait torpillé la réforme des retraites du gouvernement.
Il aura passé 9 ans à la tête du COR, l’instance chargée d’orienter les autorités sur le système de retraites. En janvier dernier, en pleine séquence des retraites, alors qu’Élisabeth Borne peine à convaincre de l'utilité de sa réforme et que son argument, c'est l'équilibre des comptes, Pierre-Louis Bras déclare que "les dépenses des retraites ne dérapent pas".
Alors même si le COR est rattaché à Matignon, il est indépendant. Mais ses propos mettent le feu aux poudres. Élisabeth Borne l’accuse d’alimenter la confusion, et même “d’avoir brouillé les esprits”.
Son successeur connu la semaine prochaine
Pour autant, Matignon dit que ce départ n’est pas une sanction. “La réforme des retraites est passée, le nouveau rapport annuel du COR a été publié en juin dernier, le timing est cohérent”, explique-t-on. Sauf que certains syndicats ne peuvent s’empêcher d’y voir une punition. “Pierre-Louis Bras paye ses interventions pendant la mise en œuvre de la réforme”, dit Force Ouvrière. La CGT parle même d’un “scandale démocratique du même niveau que le 49-3”.
On ne connaît pas encore le nom de son successeur. Il sera nommé par décret au prochain Conseil des ministres, la semaine prochaine. Depuis le printemps, les services de l’Etat auraient commencé à solliciter de potentiels remplaçants. Ce qui est sûr, c’est que les syndicats seront vigilants à ce que le prochain patron du COR soit tout aussi autonome et indépendant. À voir si c’est aussi l’intention du gouvernement.