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Pourquoi le départ du président du Conseil d’orientation des retraites fait polémique

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Pierre-Louis Bras, le président du Conseil d’orientation des retraites, va être démis de ses fonctions. Il avait affirmé son opposition à la réforme des retraites du gouvernement. Mais selon Matignon, son départ n'a rien à voir.

Le président du COR, le Conseil d’orientation des retraites, va quitter son poste. Et pas certain que Pierre-Louis Bras ait droit à des remerciements pour ses “bons et loyaux services”. En effet, il avait torpillé la réforme des retraites du gouvernement.

Il aura passé 9 ans à la tête du COR, l’instance chargée d’orienter les autorités sur le système de retraites. En janvier dernier, en pleine séquence des retraites, alors qu’Élisabeth Borne peine à convaincre de l'utilité de sa réforme et que son argument, c'est l'équilibre des comptes, Pierre-Louis Bras déclare que "les dépenses des retraites ne dérapent pas".

Alors même si le COR est rattaché à Matignon, il est indépendant. Mais ses propos mettent le feu aux poudres. Élisabeth Borne l’accuse d’alimenter la confusion, et même “d’avoir brouillé les esprits”.

Racontez-nous par Hélène Terzian : Retraites, le président du COR démis de ses fonctions - 26/10
Racontez-nous par Hélène Terzian : Retraites, le président du COR démis de ses fonctions - 26/10
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Son successeur connu la semaine prochaine

Pour autant, Matignon dit que ce départ n’est pas une sanction. “La réforme des retraites est passée, le nouveau rapport annuel du COR a été publié en juin dernier, le timing est cohérent”, explique-t-on. Sauf que certains syndicats ne peuvent s’empêcher d’y voir une punition. “Pierre-Louis Bras paye ses interventions pendant la mise en œuvre de la réforme”, dit Force Ouvrière. La CGT parle même d’un “scandale démocratique du même niveau que le 49-3”.

On ne connaît pas encore le nom de son successeur. Il sera nommé par décret au prochain Conseil des ministres, la semaine prochaine. Depuis le printemps, les services de l’Etat auraient commencé à solliciter de potentiels remplaçants. Ce qui est sûr, c’est que les syndicats seront vigilants à ce que le prochain patron du COR soit tout aussi autonome et indépendant. À voir si c’est aussi l’intention du gouvernement.

Hélène Terzian