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Pourquoi le projet de loi sur le secteur de la recherche fait l’objet de nombreuses crispations

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Cette loi prévoit notamment de réinvestir 25 milliards d'euros sur les dix prochaines années. Une enveloppe jugée insuffisante pour le monde universitaire mobilisé depuis janvier.

Le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche. Appelé LPPR, elle est présentée aujourd'hui en Conseil des ministres en vue d'un examen au Parlement en septembre.

L'objectif de ce texte est de redonner du souffle à la recherche et permettre à la France de garder son rang dans une compétition scientifique mondiale. Après 7 ans d’études, Alexis doctorant en sciences du langage appréhende son entrée sur le marché du travail.

“On ne nous assure pas la sécurité de l’emploi. C’est du gâchis parce qu’on investi pour cette jeunesse pour qu’elle fasse de la recherche et puis au final on va avoir de moins en moins de poste stable. Ca fait peur”, assure-t-il. 

Parmi les mesures du projet de loi : les CDI de mission scientifique qui permettraient de recruter des personnes le temps du projet de recherche. Pas de quoi rassurer Samuel Hayat, chercheur au CNRS et membre de la coordination nationale des facs et labos en lutte. “On veut face à cette précarité des postes pérennes, des postes de fonctionnaires, de statutaires, et pas des nouvelles formes de précarités peut-être moins importantes qu’avant, mais qui ne répondent pas à nos besoins”, indique-t-il.

Des contrats plus long

Cette mesure répond pourtant à une réalité de terrain pour Philippe Mauguin président de l’institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, il fait partie d’un groupe de travail qui a planché sur cette loi. 

“Des fois, vous avez un projet, je pense à mes collègues de la recherche spatiale, qui peut durer 10 ans. Et bien pendant 10 ans, vous n’avez pas le droit de recruter quelqu’un en permanence et donc on enchaîne les petits contrats de deux-trois ans. Ce que prévoit le projet de loi, c’est d’avoir des CDI qui vont durer le temps du projet. C’est quand même un progrès”, estime-t-il. 

Actuellement, un quart des effectifs de la recherche sont non-permanents.

Margaux Bédé avec Guillaume Descours