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Pourquoi une éventuelle candidature d'Eric Zemmour à la présidentielle est de plus en plus crédible

L'hypothèse d'une candidature à la présidentielle du polémiste Eric Zemmour se précise un peu plus chaque jour et semble de plus en plus crédible. Au risque de torpiller une autre candidature de l'extrême-droite.

C'est une petite phrase qui a fait l'effet d'une bombe dans le paysage politique français: "Peut-être qu'il faut passer à l'action". Ces mots sont signés d'Eric Zemmour, dans un entretien au média "Livre noir", qui se présente comme "souverain" et "anticonformiste". L'éditorialiste de 62 ans revient longuement dans cet entretien sur ses thèmes de prédilection: l'immigration, l'islam et la "femme voilée".

"Peut-être qu'il faut passer à l'action", "je fais de plus en plus de propositions", souligne le polémiste Eric Zemmour. En intervenant "tous les soirs" sur la chaîne de télévision CNews, "je fais de plus en plus de propositions, je pense de plus en plus à comment mettre en application ce que je dis (...). Je réfléchis à la suite, aux mesures éventuelles qu'on pourrait prendre à partir de mon diagnostic", poursuit le journaliste au Figaro et éditorialiste sur CNews.

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Eric Zemmour file la comparaison avec le journaliste monarchiste et nationaliste de l'Action française, Jacques Bainville (1879-1936), disant à la fin de sa vie "avoir toujours eu le tort de ne pas viser assez haut".

"J'ai depuis vingt ans annoncé, prophétisé, en vain pour l'instant, en disant, voilà ce qu'il va arriver. J'ai longtemps pensé que cela suffisait. (...) Là, en voyant les états d'âme de Jacques Bainville... Peut-être qu'il faut passer à l'action car la prévision, la prédiction, même la prophétie ne suffit pas", réagit Eric Zemmour.

"De Marine Le Pen à Emmanuel Macron, ils ne comprennent pas ce qu'il se passe. Ils ont tous compris que la sécurité allait être au centre de la présidentielle. Très bien, mais le sujet, ce n'est pas la sécurité, la sécurité est un problème parce que nous vivons un changement de peuple et une guerre de civilisation sur notre sol", estime-t-il.

Autant d'éléments qui corroborent plusieurs informations qui ont filtré ces derniers jours: Eric Zemmour se prépare à être candidat. Il cherche par exemple un directeur de campagne. Le site Politico a révélé la semaine dernière que Patrick Stefanini, qui a travaillé avec Jacques Chirac et François Fillon, avait été approché par l’éditorialiste, sans donner suite.

Selon Le Parisien, Pierre Meurin, qui a récemment quitté la direction de l’école fondée par Marion maréchal Le Pen à Lyon, est chargé de structurer les réseaux d’Eric zemmour au niveau local. Parmi les autres signaux faibles, on peut relever la création d’un compte TikTok ou alors d’une association de financement pour le mouvement "Les amis d'Eric Zemmour", pour l’instant un site internet de soutien mais qui pourrait vite se muer en parti politique… 

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"On est nombreux autour de lui"

On sait aussi que le journaliste consulte ses amis de l’extrême-droite: l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy Patrick Buisson, Robert Ménard, le maire de Béziers ou encore Philippe de Villiers... Mais aussi des membres des Républicains, comme Antoine Diers, ancien candidat à la mairie de Dunkerque:

"il s’interroge très sérieusement" dit-il, "et on est nombreux autour de lui". Et puis on sait aussi qu'Eric Zemmour cherche à s’entourer de spécialiste des questions économiques, thème sur lequel on l’entend assez peu… 

Enfin reste une question : que pèse-t-il dans l’opinion? ses téléspectateurs sont-ils des électeurs en puissance? Un sondage publié début mars a douché ses partisans: il mettait Eric Zemmour à 17% sans candidatures de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan.

On apprenait aussi dans ce cas, la moitié des électeurs du Rassemblement national ne voterait pas pour lui. La route semble encore très longue… 

Louis Amar