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Premier meeting à Paris pour Macron: "Il n'est pas l'obligé de qui que ce soit"

Une démonstration de force, à deux jours de l'allocution de François Hollande le 14 juillet: Emmanuel Macron, auquel on prête des ambitions présidentielles, va poursuivre ce mardi son ascension vers le "sommet" en tenant meeting à Paris avec son mouvement En Marche!.

Comme un air de campagne ce mardi soir à Paris… Avec ce premier meeting, Emmanuel Macron veut d'abord faire un état des lieux de ses forces: près de 2.500 personnes sont attendues, une quarantaine de parlementaires est annoncée et 60.000 adhérents revendiqués. L'objectif est de montrer que le ministre de l'Economie est là, qu'il n'est pas seul et qu'il a des idées. S'il ne devrait pas se déclarer candidat ce mardi soir, Emmanuel Macron compte bien poser les jalons d'un pré-programme présidentiel autour d'une idée forte: "Amener les Français à voter pour un projet et non plus à choisir celui qu'ils rejettent le moins", selon ses soutiens.

"Il n'est le rabatteur de personne"

"L'objectif est de rassembler pour la première fois celles et ceux qui ont adhéré au mouvement, confirme à RMC Richard Ferrand, député PS du Finistère et proche d'Emmanuel Macron. Le but est de dire: voilà le regard que nous portons sur la société française, voilà les grands enjeux et, le moment venu, voilà le plan d'action que nous proposons." "Ce n'est pas un cheminement qui consiste à faire du casting d'abord pour savoir qui sera candidat. Il faut d'abord trouver du sens et ensuite peser sur le débat présidentiel", insiste-t-il.

Mais Emmanuel Macron roule-t-il pour François Hollande? "Il lui a demandé de venir servir son pays, ce qu'Emmanuel Macron a accepté de faire. Mais ça ne fait pas de lui l'obligé de qui que ce soit, souligne Richard Ferrand. Emmanuel Macron l'a souvent répété: il n'est le rabatteur de personne. L'enjeu n'est donc pas d'essayer d'être à un poste d'avant-garde au service de je ne sais quoi. Non, le but est de dire que nous avons un système à bout de souffle, qu'il y a des blocages politiques et économiques. L'enjeu est donc de rénover et débloquer notre système politique".

"Savoir si la mayonnaise va prendre"

La course à l'Elysée est donc dans toutes les têtes des marcheurs d'Emmanuel Macron. "Il propose, explique un proche. La question est de savoir maintenant si la mayonnaise va prendre". "Il est dans une phase de 'testing', analyse Olivier Rouquan, politologue et enseignant à l'Institut supérieur du management public et politique. Cela ne pourrait se traduire par une candidature à la présidentielle que si la mayonnaise prend, que si ce mouvement parvient à enrôler des citoyens, notamment ceux qui se disent lasser de la politique".

Et d'estimer "qu'Emmanuel Macron a connu quelques revers ces derniers temps. Il faut donc, s'il veut continuer à pouvoir éventuellement se présenter, que cela prenne de l'ampleur. Parce que pour l'instant, ce n'est pas suffisant". Mais si tel devait en être le cas, son entourage en est persuadé: la présidentielle sera à portée de main.

Maxime Ricard avec Jean-Baptiste Durand