Proportionnelle: le groupe d'Attal défend le mode de scrutin actuel, le "moins pire" de tous

Le chef des députés macronistes Gabriel Attal à l'Assemblée nationale le 25 mars 2025 - Bertrand GUAY / AFP
Le groupe de députés Ensemble pour la République, présidé par Gabriel Attal, estime que le mode de scrutin actuel est le "moins pire" de tous, a affirmé mardi à la presse le député EPR Pierre Cazeneuve, à la veille de l'ouverture d'un cycle de consultations à Matignon sur le sujet.
Cette prise de position des députés du parti présidentiel est en rupture avec les promesses de campagne d'Emmanuel Macron, en 2017 comme en 2022, changement de pied assumé par le groupe.
"Le moins pire des scrutins (...) c'est le scrutin actuel", a affirmé Pierre Cazeneuve lors d'un point de presse à l'Assemblée nationale, précisant que cette position "engage le groupe" mais ne "ferme pas la discussion" qui commence avec le Premier ministre François Bayrou.
Chargé par Gabriel Attal d'une réflexion sur le sujet, le député des Hauts-de-Seine a construit une analyse comparative des modes de scrutin au regard de cinq critères, "la gouvernabilité, c'est-à-dire la capacité à avoir (...) des majorités", la "représentativité politique", le "lien avec le territoire", la capacité à "faire émerger des profils différents" et la "lisibilité" des élections.
"Pas de mode de scrutin parfait"
Au regard de ces critères, le scrutin uninominal majoritaire à deux tours, en vigueur aux législatives, ressort en tête, devant la proportionnelle dans sa version de 1986 (départementale à un tour).
En 2017, la position macroniste se justifiait notamment par la "distorsion importante entre la réalité politique du pays, ce que pensaient les gens, et leur représentation in fine à l'Assemblée nationale. Cela n'aura échappé à personne qu'en 2024, cette distorsion-là n'existe plus", a argumenté Pierre Cazeneuve.
Il a souligné qu'il n'y avait "pas de mode de scrutin parfait", et relativisé l'importance de ce débat dans le contexte international et budgétaire actuel: "Que les parlementaires prennent (...) du temps parlementaire pour se regarder le nombril et décider de la meilleure manière d'être réélus", "ce n'est pas forcément une priorité pour les Français", a-t-il dit.
Lors de leur rendez-vous avec François Bayrou, jeudi, Gabriel Attal et M. Cazeneuve entendent élargir le débat à la question de "l'efficacité de l'action publique". "Prendre le sujet de la réforme institutionnelle par le petit bout de la lorgnette du mode du scrutin, c'est un peu une erreur", a estimé M. Cazeneuve, qui veut reparler de la "réduction du nombre de parlementaires", de la "simplification du mille-feuille administratif".
Au demeurant, le groupe est traversé par des "interrogations" qui "sont légitimes", a-t-il reconnu. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ou la numéro deux de Renaissance, Elisabeth Borne, sont de ferventes avocates de la proportionnelle.