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Rejet du projet de loi immigration à l'Assemblée: les coulisses d'un coup de tonnerre

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L'examen du projet de loi immigration du gouvernement a été tué dans l'oeuf à l'Assemblée nationale avec une motion de rejet du texte votée à 5 voix près. Une nouvelle fois, ce sont les députés LR qui ont fait pencher la balance.

Coup de tonnerre politique à l'Assemblée nationale, ce lundi. Les députés ont voté en faveur d'une motion de rejet concernant l'examen du projet de loi immigration du gouvernement, à 270 voix contre 265.

Encore une fois, les députés Les Républicains ont tout fait basculer. C'est bien simple, ils n'ont jamais été aussi nombreux, dans un moment si stratégique, à voter contre le gouvernement: deux tiers d'entre eux ce lundi, quand ils n'étaient qu'un tiers lors de la motion de censure sur les retraites.

Pour comprendre cette évolution, il faut remonter à jeudi dernier. C'était au moment de la niche LR à l'Assemblée. Le seul jour de l'année où ils ont la main sur l'agenda. Et à ce moment-là, ils ont eu le sentiment que le gouvernement se moquait de leurs propositions, en jouant la montre et en faisant de l'obstruction. Certains pensent donc qu'ils se sont vengés.

"On savait qu'on allait avoir besoin des Républicains et on n'a pas essayé d'être gentil", regrette après coup un député Renaissance.
Les indiscrets : Naufrage politique, rejet du projet sur l'immigration à l'Assemblée hier - 12/12
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Une vengeance contre Gérald Darmanin

Certains l'admettent aussi, ce vote, c'était aussi une manière de "se payer" Gérald Darmanin, lui l'ancien élu LR. Alors, tout le week-end, les députés des différents groupes d'opposition ont échangé pour établir leurs stratégies en essayant de maintenir le suspense.

"C'est comme à la guerre, on ne dit pas à l'avance par quel village on va passer", explique un stratège de gauche.

Résultat: mobilisation générale et en face, des macronistes pas assez nombreux. Ca s'est joué à cinq voix. Et cinq, c'est justement le nombre de députés Renaissance absents. L'une d'entre eux (Monique Iborra) était retenue avec le président de la République à Toulouse pour le déplacement d'Emmanuel Macron, et a été obligée de s'en justifier sur Twitter.

Cyprien Pézeril (édité par J.A.)