Remaniement: Pap Ndiaye, un pari raté à la tête de l'Education nationale

Pap Ndiaye, ancien ministre de l'Éducation. - Ludovic MARIN / AFP
Les changements dans le gouvernement ont été officiellement annoncés en début de soirée, ce jeudi. Un peu plus qu'un simple ajustement, mais un modeste remaniement: onze portefeuilles ministériels ont changé de titulaire, jeudi, avec un gouvernement qui conserve son architecture globale. Et parmi les sortants, Pap Ndiaye, qui sera remplacé par Gabriel Attal.
Invité surprise du gouvernement Borne en 2022, Pap Ndiaye, premier ministre noir de l'Education nationale, universitaire reconnu mais sans expérience politique, n'aura jamais réussi à dépasser le statut de symbole dans l'ombre d'un président omniprésent sur l'école.
Classé à gauche, réputé homme d'écoute, de réflexion et de dialogue, Pap Ndiaye promettait une rupture de ton par rapport à son prédécesseur Jean-Michel Blanquer, qui s'était mis à dos une grande partie du monde enseignant au bout de cinq années rue de Grenelle.
Inexpérience et omniprésence du président
La nomination de cet universitaire de 57 ans, spécialiste de l'histoire sociale des Etats-Unis et des minorités n'aura pas permis de resserrer les liens des enseignants en déshérence. La faute à beaucoup d'inexpérience et à un chef de l'Etat omniprésent et omnipotent sur l'école.
Ciblé par des procès en "wokisme" conduits par la droite et l'extrême droite, le ministre n'aura pu que constater la faiblesse de ses soutiens dans son propre camp.
Rue de Grenelle, Pap Ndiaye a voulu mettre en avant des débats peu évoqués par Jean-Michel Blanquer, comme la mixité sociale, ou tenté une approche différente sur la laïcité. Cependant, si la forme a changé, le fond reste le même, critiquent les syndicats d'enseignants qui jugent que le seul décisionnaire en matière éducative se trouve à l'Elysée.
Pap Ndiaye se félicite
Mais Pap Ndiaye avait balayé les critiques, satisfait au contraire d'avoir "gagné tous ses arbitrages financiers". Le budget de l'enseignement scolaire restera et de loin le premier de l'Etat à 64,2 milliards d'euros en 2024 (+3,9 milliards par rapport à 2023).
À son bilan aussi, face au défi majeur posé par la crise du recrutement des enseignants, M. Ndiaye a lancé le chantier des concours dans le premier degré ramenés à bac+3 contre bac+5 actuellement.