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Sarkozy, bientôt devant la justice ?

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Nicolas Sarkozy va redevenir le 16 juin, un mois après la passation de pouvoir avec François Hollande, un justiciable comme les autres. Sans immunité présidentielle, il pourrait être entendu par la justice dans plusieurs affaires où son nom apparaît, comme les affaires Bettencourt ou Karachi.

Ce n’est pas seulement son poste à l’Elysée que Nicolas Sarkozy va perdre dans les prochains jours. C’est aussi son immunité présidentielle, qui le protégeait d’éventuelles poursuites judiciaires et l’empêchait même d’être entendu comme témoin dans plusieurs affaires. A partir du 16 juin, c’est-à-dire un mois révolu après la passation de pouvoir avec François Hollande (le 15 mai), Nicolas Sarkozy redeviendra un justiciable comme les autres.

Affaire Bettencourt, affaire Karachi…

Il pourrait avoir à s’expliquer sur au moins deux dossiers. Le premier concerne le volet financier de l'affaire Bettencourt et les soupçons de financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007. Selon plusieurs témoins Nicolas Sarkozy aurait reçu de l'argent en liquide du couple Bettencourt. Son audition parait ici inévitable et le juge pourrait même décider d'une mise en examen.
Toujours concernant la campagne de 2007, le site Mediapart a aussi récemment publié un document attestant du versement de 50 millions d'euros par l’ex dirigeant libyen Mouammar Khadafi.

« Sous Sarkozy, on ne peut pas dire que l'enquête ait avancé sereinement »

L’autre dossier concerne le financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, et dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole de campagne. C'est l'affaire Karachi. « Un certain nombre de documents et de témoignages permettent de dessiner un possible financement occulte » explique Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart et spécialiste des affaires. Plusieurs des proches de Nicolas Sarkozy ont déjà été mis en examen dans ce dossier et le futur ex-président devrait au moins être entendu par la justice. « Nicolas Sarkozy doit s'expliquer sur le volet financier de l'affaire, explique sur RMC Sandrine Leclerc, fille d’une des 11 victimes de l’attentat de Karachi en 2002. Nous on fonde des espoirs dans l'élection de François Hollande qui s'est engagé à permettre la levée du secret défense sur un certain nombre de documents. Sous le gouvernement de Sarkozy, on ne peut pas dire que l'enquête ait avancé sereinement, il y a eu de nombreuses entraves. On espère maintenant que la vérité va pouvoir aboutir beaucoup plus vite parce que 10 ans, c'est très long. On a besoin de retrouver une vie un peu plus sereine ».

La Rédaction avec Claire Andrieux