Sébastien Lecornu avance ses pistes budgétaires, entre contribution des riches et baisse d’impôts

Sébastien Lecornu tente de dessiner les contours de son budget et de son futur gouvernement. S’il écarte toujours un retour de l’ISF ou la taxe Zucman, le Premier ministre promet une contribution des plus riches et envisage des baisses d’impôts “en faveur du travail”, dans l’espoir de rallier la gauche à son projet.

Le temps presse pour Sébastien Lecornu, toujours à la recherche de la solution pour construire son budget et composer son gouvernement. Alors que le Premier ministre poursuit ses consultations, et avant de recevoir les socialistes vendredi pour une réunion de la dernière chance, il a réuni ce lundi 29 septembre les dirigeants du socle commun.

Lecornu "ouvert" au débat sur la justice fiscale

Sébastien Lecornu est allé un peu plus loin sur les pistes budgétaires, malgré sa discrétion toujours assumée, il assure à ses alliés que les négociations avancent. D'abord sur la justice fiscale: le Premier ministre ferme toujours la porte à un retour de l'ISF et à une taxe Zucman sur les hauts revenus.

Mais les lignes se précisent: Sébastien Lecornu prévient qu'il faut se montrer ouvert au débat. D'après un participant présent autour de la table, il y aura bien une contribution des plus riches, sans toucher au patrimoine industriel. Une façon de ne pas abimer ni la croissance ni l'emploi - totems de la macronie et de la droite.

Autre piste avancée: des propositions de baisse d'impôts seront faites par le futur gouvernement "notamment en faveur du travail". S'agit-il d'une baisse ciblée de la CSG réclamée par les socialistes? Cela peut en faire partie. Pas de quoi, pour le moment, inverser la tendance auprès des élus du PS. D'après un pilier du bloc central, Sébastien Lecornu "pense qu'il peut y arriver".

Semaine décisive à Matignon

Les échéances se précisent pour le Premier ministre: jeudi, il affrontera sa troisième journée de mobilisation populaire et syndicale, après celles des 10 et 18 septembre, avant de mener de nouvelles consultations politiques, RN compris.

En parallèle, la composition du futur gouvernement est dans toutes les têtes. Plusieurs responsables du bloc central envisageaient lundi une nomination dans les prochains jours. Le Premier ministre avait promis vendredi de dévoiler son gouvernement "avant le début des travaux parlementaires", qui démarrent mercredi à l'Assemblée. Mais cette date n'a pas été confirmée par Matignon.

Dans l'agenda du Premier ministre, le rendez-vous le plus important est néanmoins programmé vendredi. Il s'agira d'une rencontre avec les socialistes, présentée par le premier secrétaire du parti Olivier Faure comme celle de la dernière chance pour résister à la censure.

Ce dernier a réclamé lundi à Sébastien Lecornu qu'il leur présente "une copie complète" de son projet de budget car "pour l'instant, on n'a pas très bien compris ce que le Premier ministre était prêt à faire". Les oppositions attendent de pied ferme sa déclaration de politique générale, peut-être le 6 ou le 7, même si un proche envisageait qu'il puisse s'en passer. Le gouvernement doit présenter son projet de budget pour 2026 au plus tard mi-octobre, pour espérer respecter les délais constitutionnels.

Hélène Terzian