Sophia Chikirou compare le "hollandisme" aux "punaises de lit" après l'hypothèse Tubiana à Matignon

Les tractations au sein du Nouveau Front populaire pour tenter de dégager un profil qui fera consensus pour en faire le candidat au poste de Premier ministre n'en finissent pas et morcèlent l'union de la gauche.
Le réseau social X est devenu l'endroit où fusent invectives, remarques et règlements de comptes entre partenaires du NFP, en pleine place publique, qui provoquent le grand désarroi de nombreux de ses électeurs.
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Dernière en date, la députée insoumise Sophia Chikirou, qui a comparé le "hollandisme" aux "punaises de lit". "Tu as employé les grands moyens pour t'en débarrasser, tu y as cru quelque temps et tu as repris une vie saine (à gauche) mais en quelque semaines, ça gratte à nouveau et ça sort de partout...", a-t-elle écrit lundi soir sur X. Ambiance à couteaux tirés alors que l'ancien président a été élu député de la Corrèze sous la bannière du NFP.
"Celle qui fut sarkozyste donne des leçons"
Cette attaque sur le hollandisme est en lien avec le profil de Laurence Tubiana, critiquée et rejetée par LFI pour le poste de Première ministre, alors qu'il avait été proposé par le PCF, EELV et le PS, et ce alors que les socialistes ont dit non à la candidature d'Huguette Bello.
"C’est extrêmement violent. (…) Ce sont de vieilles méthodes qui n’ont pas leur place dans un débat sérieux", a déploré le lendemain le socialiste Boris Vallaud tandis que l'insoumis Eric Coquerel s'est fendu d'un : "Vous savez très bien ce que sont les réseaux sociaux."
Sur X, le député socialiste Gérard Leseul a critiqué son message en rappelant son passé "sarkozyste": "Toujours élégante et délicate celle qui fut Sarkozyste et qui donne des leçons..."
Ce à quoi elle a répondu : "Entre mes 10 ans au PS et mes 5 mois à la Gauche moderne (parti ayant participé au gouvernement Fillon sous Nicolas Sarkozy dans le cadre de l'ouverture à gauche prônée par le président de la République en 2007, ndlr), j'ai gardé un meilleur souvenir des derniers. Justement parce que j'y ai appris que le moindre compromis avec le social-libéralisme vaut compromission et renoncements."
"Un appel à la haine", dénonce Flora Ghebali
"Je ne sais pas pourquoi le PS, le PCF et EELV acceptent une union avec des gens aussi mal-élevés. On fait de la politique, pas de la cour de récré de bas étage", a réagi ce mercredi sur RMC Flora Ghebali. "C’est un appel à la haine constant et quotidien", a-t-elle estimé dans les Grandes Gueules.
Mais pourquoi le profil Laurence Tubiana, universitaire, architecte de l'accord de Paris sous François Hollande puis de la Convention citoyenne sur le climat sous Emmanuel Macron, a-t-il rejeté par les insoumis ?
L'une des raisons avancées, c'est que la femme de 73 ans avait été envisagée pour remplacer Edouard Philippe à Matignon en 2020, lors du premier mandat d'Emmanuel Macron. Proposition qu'elle avait déclinée.
Tubiana, un profil jugé "Macron-compatible" par les insoumis
Présentée par certains cadres insoumis comme "Macron-compatible", certains tiquent surtout sur le fait qu'elle ait signée, le 12 juillet dernier, une tribune dans Le Monde appelant le NFP à "tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d'un programme d'urgence républicaine".
Pas question pour les insoumis, martèlent-ils, d'appliquer autre chose que le programme pour lequel ils ont été élus et ne veulent pas de compromission. "Elle signait il y a quelques jours une tribune qui appelait à constituer une coalition avec le macronisme. Nous avons été élus pour appliquer le programme du Nouveau Front populaire, pas celui d'Emmanuel Macron", a justifié ainsi le coordinateur de LFI Manuel Bompard, sur LCI, mardi.