STX nationalisé temporairement: "Un coup de com de la part du gouvernement Macron"
C’est la première nationalisation d'un groupe industriel depuis 1981. Le gouvernement français l'a annoncé jeudi après-midi: il va prendre le contrôle temporairement des chantiers navals STX de Saint Nazaire. Le but est de reprendre les négociations avec le repreneur italien Fincantieri. La France propose un partage de capital 50/50, l’Italie refuse pour l’instant.
L’Etat dit vouloir protéger le savoir-faire français, affichant son inquiétude quant aux relations (très proches) entre Fincantieri et la Chine. Une décision reçue positivement par la CFDT et FO. La CGT dénonce quant à elle "un coup de communication du gouvernement pour se racheter une conscience sociale" après la baisse des APL il y a quelques jours.
"Ça a un côté très rassurant, très gaulliste"
Sur place, la réaction des salariés du groupe sont plutôt perplexes. "Je suis assez partagé. Ça a un côté très rassurant, très gaulliste. On a tous cette nostalgie de l’Etat qui intervient dans l’industrie, raconte Richard. On voit chez Renault et chez Air France, où l’Etat a ou avait une majorité des parts que c’est les commandes et la part de marché qui font l’emploi. Je pense qu’il y a des syndicats qui pensent que les Italiens sont plus à mêmes de remplir le carnet de commandes".
"Se racheter pas une image de protecteur des salariés à bon compte?"
Parmi les représentants syndicaux, certains dénoncent l’action du gouvernement qui ne protège en rien les salariés de STX. C’est l’avis d’Alain Lebrun, de la CGT. "On peut se poser la question: est-ce que le gouvernement français ne se rachète pas une image de protecteur des salariés à bon compte? Au moment où on évoque la baisse des APL, la casse du code du travail, les CDI de chantier… Il y a un coup de com de la part du gouvernement Macron qui se montre en tant que défenseur de l’industrie et des travailleurs. En réalité, la chose qu’il défend, c’est l’outil industriel".
La direction de STX se dit quant à elle "fâchée de prolonger une période d’incertitude nuisible à l’entreprise".