Un congé parental à la carte : bonne idée ?

Nicolas Sarkozy a proposé jeudi, lors d'un déplacement de campagne, de mettre en place un congé parental à la carte de trois ans utilisable de la naissance à la majorité de l'enfant et non plus en bloc lors des trois premières années. /Photo prise le 15 f - -
Nicolas Sarkozy a proposé jeudi, lors d'un déplacement de campagne, de mettre en place un congé parental à la carte de trois ans utilisable de la naissance à la majorité de l'enfant et non plus en bloc lors des trois premières années. Le congé parental est aujourd'hui une suspension du contrat de travail d'un an à trois ans maximum, avec garantie de reprise dans l'emploi et possibilité d'en prendre un à chaque naissance ou adoption. Il est comptabilisé dans les droits à la retraite et compte pour moitié dans le calcul de l'ancienneté. "Au lieu d'être concentré sur les trois premières années, essayons de voir si ce n'est pas plus intéressant de le répartir sur l'ensemble de la jeunesse et de l'adolescence", jusqu'à ce que l'enfant atteigne 18 ans, a expliqué Nicolas Sarkozy.
Il a fait valoir qu'une femme pourrait ainsi garder une année de congé parental pour s'occuper de son enfant lors de la période délicate du passage de l'école primaire au collège. "C'est le principe qui m'intéresse", a-t-il ajouté. "Est-ce qu'on reconnaît que dans l'éducation des enfants il y a des périodes qui sont plus sensibles, plus difficiles, et donc qu'on peut aménager ce droit entre zéro et 18 ans ?" Le président-candidat a précisé qu'il en parlerait aux associations familiales lors d'une prochaine rencontre.
«Le vrai besoin, c'est de trouver un mode de garde»
Dominique Marcilhacy est porte-parole de l'Union des familles en Europe, une association qui regroupe plus de 10 000 familles en France. Elle estime la proposition de Nicolas Sarkozy inutile : « Il serait temps d’arrêter de proposer aux familles des mesures dont elles n’ont pas besoin. Le congé parental sert principalement à garder son enfant quand il est petit. Combien de personnes vont se dire "Je vais en garder un petit bout au cas où je me séparerai de mon mari dans douze ans ?" ou "Est-ce que je ne prendrais pas une année quand mon enfant aura 17 ans ?" : c’est irréaliste, ça ne concerne personne. Le vrai besoin des familles quand elles ont un jeune enfant c’est de trouver un mode de garde ou de s’en occuper elles-mêmes. Et trois ans, ce n’est pas énorme : On ne va pas garder un petit bout pour après ! »