Valls vs Macron: "J'espère qu'Hollande lors de ses vœux aux Français tapera du poing sur la table"

François Hollande donnera ce jeudi la dernière interview du 14 juillet de son quinquennat. Invités surprise de ce rendez-vous traditionnel, Emmanuel Macron et Manuel Valls qui depuis le meeting du ministre de l'Economie se livrent à un bras de fer. L'Elysée est pour l'instant resté silencieux, François Hollande sera donc attendu sur le sujet.

François Hollande doit-il s'interposer? Depuis le meeting d'Emmanuel Macron mardi qui a marqué sa volonté de s'engager avec son mouvement jusqu'en 2017, sans pour autant annoncer sa candidature, les relations se sont envenimées entre le ministre de l'Economie et Manuel Valls.

Mercredi devant les députés PS, le Premier ministre a accusé Emmanuel Macron de "céder aux sirènes du populisme". Manuel Valls s'était déjà montré agacé par la liberté prise par son ministre avant son rassemblement qui avait tout l'aspect d'un lancement de campagne. Des tensions sur lesquelles François Hollande pourrait s'exprimer lors de l'ultime interview du 14 juillet de son quinquennat. 

"Que François Hollande fasse preuve d'autorité"

Pour Daniel Fasquelle, député Les Républicains du Pas-de-Calais, il n'y a désormais qu'une solution. "Il ne peut pas rester dans ce gouvernement. On ne peut pas le jour appliquer une politique à Bercy et le soir critiquer cette politique", estime-t-il. 

Jusqu'alors, François Hollande est resté en retrait de ce bras de fer entre ses deux ministres. Mais pour le député de droite, il faut qu'il réagisse. "J'espère que le président, à l'occasion de ses voeux aux Français tapera du poing sur la table et qu'il fera, pour une fois, preuve d'autorité, qu'il demander à Emmanuel Macron de quitter le gouvernement. Il faut siffler la fin de la partie", poursuit-il. 

Macron a "un pied dedans, un pied dehors"

Hugues Fourage, porte-parole du groupe PS à l'Assemblée nationale et proche de Manuel Valls considère lui aussi que le président doit intervenir. Selon lui, l'attitude d'Emmanuel Macron "sème le trouble". "C'est un peu comme en Angleterre par rapport à l'euro. On ne peut pas avoir un pied dedans et un pied dehors. Je crois que les Français demandent de la clarté, c'est au président de la République d'en tirer les conclusions."

Le député de Vendée se souvient qu'au cours de son mandat, il avait déjà pris position contre un ministre trop critique. "Le président a pris ses responsabilités par rapport à Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon, donc c'est à lui de juger si c'est allé trop loin", estime-t-il encore. 

Mais si le chef de l'Etat doit effectivement trancher, pour Alexis Bachelay, député PS frondeur, Manuel Valls n'est pas exempt de critiques. "Manuel Valls n'a jamais fait de populisme lui? Il n'a jamais fait de déclarations un peu tonitruantes, sur l'immigration, sur la place de l'Islam en France, c'est pas du populisme parfois?", soulève-t-il. Dans cette bagarre d'autorité, il estime que "chacun doit balayer devant sa porte". 

D'après l'entourage de François Hollande, lors de son intervention devant les Français ce jeudi, le chef de l'Etat devrait rappeler les règles de la "solidarité gouvernementale" et appeler à "l'importance d'être collectif".

C. B avec J-B Durand et J. Droze