Yann Barthès, qui refuse d'inviter le RN dans "Quotidien", va être auditionné à l'Assemblée nationale

Après Cyril Hanouna, Pascal Praud et Vincent Bolloré, la commission d'enquête sur les fréquences de la TNT va auditionner Yann Barthès, le présentateur de Quotidien. Le journaliste est invité à s'expliquer sur son refus d'inviter des membres du Rassemblement national dans son émission diffusée chaque jour sur TMC.
C'est le président de la commission, le député Renaissance Quentin Bataillon, qui a annoncé la convocation de Yann Barthès, en réponse à une demande d'élus du RN.
"Le pluralisme vaut pour CNews comme pour TMC, qui refuse d'inviter certains partis politiques", a affirmé sur X (anciennement Twitter), le député Thomas Ménagé, dont le parti RN n'est pas invité par cette chaîne du groupe TF1. "Il paraît inconcevable" de ne pas entendre devant la commission d'enquête "les seuls praticiens de l'information qui prennent ostensiblement position contre le fait d'inviter l'ensemble des représentants du spectre politique", a poursuivi l'élu.
Yann Barthès a encore déclaré à l'antenne, début mars, qu'il ne recevait pas les membres du Rassemblement national mais s'attachait à respecter "scrupuleusement l'équité des temps de parole" grâce aux extraits d'émissions et reportages.
"Le pluralisme est au coeur des travaux de notre commission d'enquête TNT. Tout ce qui participe à la compréhension de ses règles et à son respect est utile. Nous auditionnerons donc Yann Barthès, Julien Bellver (chroniqueur dans Quotidien) et la société de production Bangumi" qui produit l'émission, a assuré Quentin Bataillon.
Le RN et Quotidien, une relation houleuse depuis plusieurs années
"C'est leur ligne éditoriale, ils font ce qu'ils veulent", estime ce vendredi, sur le plateau des Grandes Gueules, le syndicaliste et cheminot Bruno Poncet, qui tient à rappeler que les équipes de Quotidien ont été plusieurs fois violentées en couvrant des meetings du Rassemblement national.
"Son émission, ce n'est pas une émission où le débat politique est mis en avant. Mais c'est bien qu'il aille témoigner, qu'il assume sa position", ajoute-t-il.
En 2023, Nicolas Dupont-Aignan, proche du RN, avait déjà saisi l'Arcom, invoquant le manque de pluralité de l'émission Quotidien. Elle avait à l'époque estimé que les règles du pluralisme s'appliquaient à l'ensemble de la chaîne et non à une émission en particulier.
"Peut-être qu'ils franchissent un pas de trop en assumant ne pas inviter l'extrême droite", note le restaurateur Stéphane Manigold sur RMC et RMC Story. "Je ne vois pas pourquoi le RN serait privé de cette émission", ajoute-t-il.
Pour Olivier Truchot, les politiques devraient s'attacher à s'occuper d'autres questions: "Les politiques sont fascinés par les médias. Il faut foutre la paix à ces émissions qui ne regardent pas les politiques. Il y a plein d'autres commissions d'enquête à faire alors que les politiques ont toujours voulu contrôler les médias", déplore-t-il.
L'audition de Yann Barthès, du journaliste Julien Bellver et de la société de production Bangumi doit avoir lieu la semaine prochaine.