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Pour se venger des stations-services, il décide de vendre de l'huile de moteur dans sa boulangerie

Au milieu de ses baguettes, ce boulanger a décidé de vendre de l'huile de moteur (illustration)

Au milieu de ses baguettes, ce boulanger a décidé de vendre de l'huile de moteur (illustration) - AFP

Excédé par les stations-services qui vendent du pain, Pascal Omet, boulanger à Royan (Charente-Maritime) a décidé de contre-attaquer. Il a décidé de vendre de l'huile de moteur dans son magasin.

Imaginez, dans votre boulangerie-pâtisserie, au milieu des croissants, des pains au chocolat, des baguettes et autres pâtisseries… de l'huile de moteur ! Une idée aussi saugrenue finalement que d'acheter son pain dans une station-service. Et pourtant, c'est bel et bien la décision que vient de prendre Pascal Omet, boulanger à Royan (Charente-Maritime). Excédé par la concurrence des stations-services, où la baguette de pain est vendue 30 centimes d'euros, il a décidé de mettre en évidence sur son comptoir, entre petits pains et tartelettes, des bidons d'huile moteur.

"Ils nous insultent, nous, professionnels"

"Total vend de la baguette, pourquoi je ne vendrais pas de l'huile de moteur? Qu'est-ce qu'ils font comme baguette? La baguette GPL? La baguette sans-plomb 95? Qu'est-ce qu'ils vendent?", s'emporte-t-il sur RMC pour expliquer son initiative. "Quand on est dans une station-service, ce n'est pas le travail que l'on doit faire. On doit se battre pour le prix de l'essence mais on laisse la baguette au boulanger. En l'occurrence, ils nous insultent, nous, professionnels", ajoute-t-il.

La colère de Pascal Omet est d'autant plus grande que tout ceci a eu des conséquences sur son activité: "J'avais une vendeuse en CDI mais j'ai dû m'en séparer à l'automne quand un nouveau discount a ouvert à moins d'un kilomètre de chez moi et qui vous propose de la baguette à toute heure pour 30-35 centimes d'euros".

"A force de nous vendre cette m…"

Un pain, certes pas cher, mais dont la qualité est bien inférieure à la baguette du boulanger, selon cet artisan: "Cela reste du pain surgelé. Les clients sont contents parce qu'ils l'ont chaud dans les mains. Mais quand ils ont fini leurs courses le pain n'est déjà plus très chaud. Et le soir quand il est sur la table il est plus que dur".

Mais en poussant un tel coup de gueule et en proposant de l'huile de moteur dans son magasin, Pascal Omet veut surtout attirer l'attention sur une éventualité: "A force de nous taper sur la tête, il risque de ne plus y avoir de boulangerie. Ce sera des terminaux de cuisson, des points de vente de surgelé. A force de nous vendre cette m…, il n'y aura plus d'artisans. Il y en a ras-le-bol".

Maxime Ricard avec Elia Dahan