Prime d'activité pour les moins de 25 ans: "Ça ne peut pas être une réponse globale"

François Hollande a annoncé dimanche son intention "d'élargir" la prime d'activité, un complément versé aux bas salaires à partir de 2016, notamment en faveur des jeunes de moins de 25 ans.

Un peu moins de trois ans après son élection, François Hollande était l'invité, dimanche midi, de l'émission Le Supplément sur Canal +. L'occasion pour lui de faire un bilan de son quinquennat mais aussi de réaffirmer sa volonté de ne "rien lâcher" dans la lutte contre le chômage. Au cours de cet entretien de deux heures, le président a aussi annoncé diverses mesures parmi lesquelles : l'élargissement de la prime d'activité à tous les jeunes de moins de 25 ans. Concrètement, tout jeune qui travaille au moins quelques heures par semaine et qui gagne moins de 1 400 euros net par mois pourra bénéficier de cette prime d'activité dont le barème sera dévoilé d’ici mercredi.

Une prime que de nombreux étudiants attendent car il est souvent difficile de jongler entre les cours et les horaires professionnels et d'arriver à joindre les deux bouts. Ainsi, pour eux, travailler n'est pas un choix mais une nécessité. C'est le cas par exemple de Jérémy. Cela fait deux ans que cet étudiant est inscrit à l'université et deux ans qu'il travaille en parallèle, pour subvenir à ses besoins. "Je travaille 17,50 heures par semaine. J'essaye de conjuguer ça avec mes 22 heures de cours", explique-t-il sur RMC.

"J'ai raté pas mal de partiels"

Mais arriver à mener les deux est souvent bien compliqué. "Parfois, quand je travaillais chez McDonald's, il m'arrivait de faire des semaines de 29 heures au travail. Du coup, j'ai raté pas mal de devoirs à rendre et de partiels", assure Jérémy. Aujourd'hui, il a trouvé un petit boulot au sein de son université. Il gagne environ 600 euros par mois. Insuffisant pour payer et le loyer et les livres de cours. C'est en tout cas ce que dénonce Alexandre Leroy, président du syndicat étudiant FAGE, Fédération des associations générales étudiantes.

"Sur tous les campus, on voit des étudiants qui sont obligés de se salarier pour étudier et qui, parfois, sont obligés de choisir entre aller en cours, donc réussir leurs études, ou se salarier. Ils choisissent donc entre les études et l'argent qui va leur permettre de continuer à étudier. Cette prime va donc soulager leur budget", argumente-t-il dans Bourdin Direct. Avant de nuancer quelque peu: "On ne peut pas cependant en faire une réponse globale aux problèmes budgétaires des étudiants".

M.Ricard avec A.Bouitcha et A.Roger