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"Qu'on arrête les agressions contre les frondeurs", demande Emmanuelli

Henri Emmanuelli, député PS des Landes.

Henri Emmanuelli, député PS des Landes. - Kenzo Tribouillard - AFP

Henri Emmanuelli a réagi ce mardi matin chez Jean-Jacques Bourdin à l'éviction d'Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon du gouvernement. Selon le député PS des Landes, les frondeurs de l'aile gauche du parti ne vont pas "saborder" le gouvernement.

Avec les évictions de Benoît Hamon et d'Arnaud Montebourg, l'aile gauche du PS a disparu du gouvernement. De quoi radicaliser les frondeurs socialistes de l'Assemblée ? Henri Emmanuelli, invité ce mardi de Jean-Jacques Bourdin ne le croit pas. "Je ne pense pas que la gauche du PS soit disposée à fracturer complètement la majorité", a-t-il déclaré. "Je ne suis pas partisan d'un affrontement. Il faudrait que chacun y mette du sien, que l'exécutif comprenne que la discussion est tout de même normal dans une démocratie, et que des gens qui ne sont pas d'accord, comme moi, fassent des propositions concrètes au moment (de la discussion) du budget (à l'Assemblée)", prévue pour fin septembre.

"La discussion est tout de même normale dans une démocratie"

Une discussion sous haute tension, puisqu'elle avalisera les choix économiques du couple Hollande – Valls. Les frondeurs voteront-ils contre ce budget ? Non, répond le député PS des Landes. "Au maximum les frondeurs socialistes s'abstiendront. De toute façon l'exécutif a toujours le recours au 49-3 et à la question de confiance. Mais je souhaite qu'on n'en arrive pas là, et qu'on arrête ces agressions systématiques contre les frondeurs, des gens qui estiment de bonne foi et en conscience que les recettes proposées ne sont pas adaptées à la situation (du pays). Ce n'est pas août 14 quand même".

"On n’organise pas un show médiatique contre la ligne du gouvernement"

Quant à l'éviction des deux ministres Montebourg et Hamon, Henri Emmanuelli n'est pas étonné : "Ils ont mis le président devant l’obligation de réagir. On n’organise pas un show médiatique contre la ligne du gouvernement auquel on appartient. C’était un pari risqué". "La réaction de Manuel Valls est autoritaire, a-t-il toutefois jugé. Et par nature, je suis rétif à l'autoritarisme. Je pense que les ministres partants ont raison sur le fond".

Philippe Gril avec Jean-Jacques Bourdin