RMC

Radié de la Caisse d'Epargne à cause de son fils autiste: "Ce n'est pas humain"

-

- - AFP

A Rennes, un retraité de 65 ans s'est fait radier de sa banque après s'y être rendu avec son fils autiste. Motif ? Son fils, qui souhaitait aller aux toilettes, a eu un comportement "inconvenant" selon la banque.

L'histoire semble invraisemblable mais elle est tristement vraie. A Rennes, un retraité de 65 ans s'est fait radier de sa banque après s'y être rendu avec son fils autiste. Motif ? Son fils, qui souhaitait aller aux toilettes, a eu un comportement "inconvenant" selon la banque. Plus précisément, ce mardi 10 août Loic se rend au guichet de sa banque, comme toutes les semaines, accompagné de son fils Fabien, autiste. A 32 ans, l'homme a l'âge mental d'un enfant de deux ans.

Alors qu'ils font la queue, ce dernier veut aller aux toilettes. Son père le réprimande une première fois mais Fabien insiste, commence à déboutonner son pantalon et tombe sur le directeur de l'agence. Celui-ci recadre brutalement le père et son fils et leur demande de quitter les lieux. Loïc est sous le choc. "Nous n'avons rien fait de grave pour qu'on nous dégage ainsi. Ce n'est pas humain, s'emporte-t-il sur RMC. Je ne vais pas me laisser faire".

'C'est allé trop loin"

Mais l'humiliation ne s'arrête pas là. Une semaine plus tard, Loïc reçoit une lettre de la banque. Son compte et celui de son fils ont été résiliés pour "inconvenance". Ils ont deux mois pour changer de banque. Loïc saisit alors un avocat, qui dépose plainte contre la Caisse d'Epargne pour discrimination sur une personne vulnérable dans un lieu public. Une infraction punie par 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende.

"Le jour des faits il y a eu discrimination puisque le directeur d'agence a humilié en public le père et son fils autiste, insiste Maître Jean-Guillaume Le Mintier, l'avocat de Loïc. Le deuxième discriminatoire et stigmatisant, c'est le courrier dans lequel il est fait état d''inconvenance'. Moi, je vois dans l''inconvenance' le fait de considérer que le comportement du jeune Fabien ne convient pas à la banque, à l'image qu'elle souhaite renvoyer. C'est allé trop loin. S'en prendre à eux, c'est s'en prendre à l'humanité, à nos enfants. Je ne pensais pas qu'à notre époque ce genre de comportement pouvait encore se produire".

M.R avec Léa Zacharie