Reconstitution de la bataille de Waterloo: "On ne joue pas un rôle, on est dedans"
C’était il y a 200 ans, jour pour jour. Le 18 juin 1815, Napoléon perdait à Waterloo (Belgique) une bataille capitale, synonyme, pour lui, de fin de règne. Ce jeudi, à, l'occasion du bicentenaire donc, des passionnés rejouent la bataille. Ainsi, depuis quelques jours, sur place, 6 000 figurants, 300 chevaux et une centaine de canons ont pris place sur le champ de bataille originel.
"Percevoir des parfums d'Histoire"
Uniformes, campements, nourriture… tout est fait pour coller au maximum à cet évènement de l’histoire qui a rassemblé plus 350 000 soldats alliés et français. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les milliers de figurants (grenadiers, caporal, simples soldats des armés anglaises, prussiennes et françaises…) sont habités par leur rôle. Ils incarnent leur personnage à 200% et c'est bluffant de réalisme.
Une fois arrivé sur les lieux, c'est comme si on revenait 200 ans en arrière: partout des soldats en uniforme, baïonnette à la main. Au loin, l’empereur à cheval, bicorne sur la tête, s’entretient avec ses officiers. En effet, Franck Samson, avocat dans la vie, tient coûte que coûte à vivre comme le personnage qu’il incarne. "On est en tenue. Je vois mes soldats et mes officiers… Cela nous permet de percevoir des parfums d'Histoire", explique celui qui interprète Napoléon depuis 10 ans déjà.
Napoléon superstar
Au Nord du champ de bataille, on aperçoit les lignes ennemies: les soldats anglais et prussiens. Au Sud, les tentes blanches des Français trônent en ligne parfaite. Au milieu, Pierre, 42 ans, indique être là depuis trois jours. Il a dormi dans la paille pour ne rien rater de ce qui est certainement la plus grande reconstitution de bataille jamais réalisée en Europe. "Ici, tous les sens sont en éveil, assure-t-il. L'odeur de la poudre, la vue des uniformes, la terre qui tremble, l'impression que l'autre te tire dessus… On ne joue pas un rôle, on est dedans".
Quitte à faire, même un peu de résistance devant l’ennemi: "On est bien décidés, tous, à ne lâcher que pied à pied, pouce à pouce, ligne à ligne". Au total, 6 000 figurants donc, venus du monde entier pour leur passion de la bataille de Waterloo et de Napoléon en particulier. Il y a même des Russes, comme Dimitri. Il a toujours voulu rejoindre la garde napoléonienne et réalise donc son rêve aujourd'hui. "L'armée française était libre et républicaine, pas comme les autres, justifie-t-il. Moi, j'adore Napoléon. C'est quand même un homme qui a bouleversé l'histoire de l'Europe". A Waterloo, Napoléon est sur toutes les lèvres. Une vraie star. Pourtant, il perdra la bataille laissant derrière lui 7 000 Français, morts pour l’Empire…