Référendum du PS: "On prend ça comme une forme de provocation"

- - AFP
"Face à la droite et l'extrême droite, souhaitez-vous l'unité de gauche et des écologistes aux élections régionales ?" A partir de samedi et jusqu’à dimanche, le Parti socialiste invite tous les Français qui se reconnaissent dans les valeurs ‘’de la gauche, de l’écologie et de la République’’ à participer à un référendum, en ligne ou dans un point de vote. Si le PS a prévu plus de 2.000 points de vote, dans une dizaine de départements, élus et militants peinent à être convaincus de l'intérêt de ce scrutin.
C'est le cas par exemple à Alfortville (Val-de-Marne), où à la sortie du RER, un tractage de dernière minute est organisé pour tenter d'interpeller les habitants, pas toujours au courant de ce référendum. Si Sam en a entendu parler, il ne compte pas aller voter pour autant. "Je suis déçu, je n'ai donc aucun intérêt à y aller, avoue-t-il. J'ai pourtant voté François Hollande en 2012. Mais voilà… Je suis déçu… La gauche est morte".
"Je suis sûr que l'on aura une belle surprise"
Et pourtant les militants socialistes, eux, veulent y croire comme l'explique Julien Boudin, secrétaire de section à Alfortville. "Les gens ne sont pas trop au courant mais malgré tout ils en ont entendu parler. Le but est justement d'aller à la rencontre des Français pour les convaincre de dire 'oui' à l'unité de la gauche au premier tour. Et dimanche soir, je suis sûr que l'on aura une belle surprise et que le oui l'emportera largement", se persuade-t-il.
Pour Pierre Serne, porte-parole EELV, ce référendum est "une agression": "Ce scrutin passe au-dessus les partis pour aller dire aux électeurs 'Faites pression sur vos propres partis'. Ce n'est pas correct. Cela ne se fait pas entre partenaires". Et d'ajouter: "Faire ça dans toute la France, y compris dans des régions où personne ne conteste le fait que l'on ait des propositions écologistes à porter au premier tour, on prend ça comme une forme de provocation, voire de petite agression… Il ne faudrait pas, qu'à terme, cela finisse par rendre plus compliqué les fusions de deuxième tour".