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Salah Abdeslam n'aurait pas dû pouvoir se cacher à Molenbeek, estime un expert en renseignement

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Salah Abdeslam a été finalement arrêté à Molenbeek, le quartier de son enfance. Une preuve de l'inefficacité du renseignement belge selon l'expert en renseignement Chems Akrouf, invité ce dimanche sur RMC.

La bataille judiciaire a commencé entre l'avocat de Salah Abdeslam et les autorités françaises qui réclament son extradition en France. Arrêté vendredi après quatre mois de cavale, Salah Abdeslam a été inculpé samedi de "participation à des assassinats terroristes". Le logisticien présumé des attentats de Paris était caché à Molenbeek, le quartier de son enfance. Un échec du renseignement belge selon certains.

"Cette longue cavale n'est pas un grand succès pour les services de renseignement belges. Soit Salah Abdeslam était très malin, soit les services belges étaient nuls, ce qui est plus vraisemblable", a tempêté samedi le député français et ancien magistrat antiterroriste Alain Marsaud.

Chems Akrouf, expert en renseignement, ne dit pas le contraire: "Molenbeek n'aurait pas dû être le meilleur endroit où se cacher pour Salah Abdeslam. Etant donné sa provenance, sachant qu'il y a des liens et de la famille, normalement il aurait dû partir ailleurs. Donc le fait même qu'il soit resté, ça pose quelques soucis en termes d'efficacité, de quadrillage".

"D'autres Salah Abdeslam en attente?"

Selon cet ancien analyste en renseignement militaire, la "doctrine" du renseignement belge est à revoir: "Je ne remets pas en cause les services du renseignement belge, je remets en cause la doctrine et la capacité du service de renseignement belge d'avoir des capteurs humains, des sources, des gens infiltrés qui auraient permis d'avoir au moins un secteur, ou savoir s'il avait été présent durant cette période où il a disparu".

Et de s'interroger: "On mise tout sur le data, la surveillance des données téléphoniques et de la géolocalisation mais si on n'utilise pas ces vecteurs d'information on devient invisible. Y a-t-il d'autres personnes invisibles? Est-ce que les Belges ont d'autres Salah Abdeslam en attente? C'est la vraie question qu'on se pose".

"Tout ce dossier était un énorme puzzle dont il a fallu mettre patiemment les pièces" en ordre, s'est défendu le procureur fédéral belge Frédéric Van Leeuw samedi sur la chaîne publique RTBF, évoquant une enquête "compliquée par la pression extérieure, d'abord au niveau politique français, ce que je comprends car il y a eu énormément de victimes".