Sarkozy n'a pas le courage d'augmenter les impôts, dit Eva Joly

Nicolas Sarkozy a mis en avant une "règle d'or" budgétaire afin de faire oublier qu'il refuse d'augmenter les impôts et de supprimer les niches fiscales des riches, estime Eva Joly, candidate écologiste à la présidentielle, dans un entretien au Monde. /Ph - -
PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a mis en avant une "règle d'or" budgétaire afin de faire oublier qu'il refuse d'augmenter les impôts et de supprimer les niches fiscales des riches, estime Eva Joly, candidate écologiste à la présidentielle.
La France et l'Allemagne ont proposé mardi, parmi d'autres solutions pour résoudre la crise de la dette, l'inscription d'une règle de retour à l'équilibre budgétaire dans les constitutions des 17 pays de la zone euro.
"Lorsque j'entends Nicolas Sarkozy dire 'je suis l'homme qui va vous sortir de la crise', cela me met en colère", dit Eva Joly dans un entretien au Monde. "Il est l'un des acteurs dont l'inaction et les décisions prises depuis son arrivée au pouvoir nous ont enfoncés dans la crise."
Elle rappelle le "bouclier fiscal", dispositif ayant amené l'Etat à reverser annuellement 30 millions d'euros à l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, l'exonération des heures supplémentaires, la réduction de la TVA dans la restauration et l'allègement de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
"Ces décisions ont privé l'Etat de ressources essentielles et nous empêchent de sortir de la crise", estime la candidate écologiste. L'ancienne juge fustige l'obligation éventuelle d'inscrire une "règle d'or" dans les constitutions.
"Nicolas Sarkozy voudrait que l'austérité soit supportée par les plus vulnérables et n'a pas le courage de dire que la solution pour un budget à l'équilibre, c'est l'augmentation des impôts et une réforme fiscale", dit-elle.
Elle propose d'augmenter progressivement les impôts sur les 15% de contribuables les plus riches, et plus fortement sur les 5% les plus riches.
Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse