Abandons d'animaux: en plein été, les refuges encore plus saturés que d'habitude

Un chat dans un refuge à Gerzat, dans le Puy-de-Dôme. - Vincent Chevalier
La période des vacances d'été est souvent redoutée par les associations d'aide aux animaux, à cause des nombreux abandons. Cette année n'y a pas échappé et c'est même pire que d'habitude.
Selon les chiffres de la SPA, du 1er mai au 16 juillet, elle a recueilli 10.360 abandons et 7.222 animaux ont été adoptés.
Tous les refuges sont saturés. C'est le cas de celui de Gerzat, dans le Puy-de-Dôme. "On doit être à peu près à 150 chats présents au refuge et on en a encore une bonne trentaine en famille d'accueil", explique Virginie, soigneur animalier. Pour les chiens, il reste quelques places, mais peu.
"Des fois, on a envie de craquer"
Ces nombreux abandons sont parfois difficiles à encaisser pour le personnel et surtout les raisons. "Le petit Billie vient d'arriver ce matin", souligne Caroline, avec un petit chien dans les bras. Ses propriétaires n'ont pas anticipé les problèmes. "Les gens ne se sont pas rendu compte de l'investissement qu'il fallait", ajoute-t-elle. Elle concède: "Des fois, on a envie de craquer et de donner des leçons."
D'autant plus que ces abandons ne sont pas vraiment compensés par les adoptions. "C'est compliqué pour le refuge, c'est compliqué administrativement et financièrement, mais on regarde le bien-être des animaux. C'est notre récompense quotidienne", note Ramon Ferrer, président de l'Association de protection des animaux du Puy-de-Dôme.
L'inflation en cause
Le déficit d’adoption inquiète également la Société protectrice des animaux (SPA). Pour Jacques-Charles Fombonne, le président, le contexte économique n’y est pas étranger.
"Le seul paramètre qui a vraiment changé par rapport à 2021 et 2022, c'est l'inflation. On préfère que les gens ne prennent pas d'animaux pour ensuite les abandonner", insiste-t-il.
L’association multiplie actuellement les actions de communication. Avec un message: adopter un animal sans réfléchir, c’est le condamner à l’abandon.