Collision en mer du Nord: pourquoi la cargaison du porte-conteneurs portugais inquiète?

Inquiétude en mer du Nord après la collision lundi entre un pétrolier et un porte-conteneurs au large des côtes britanniques. Les images très impressionnantes montrent de gigantesques flammes sur les navires. Un membre d'équipage est porté disparu et une trentaine d'autres ont été secourus.
"Trente-six membres d'équipage ont été ramenés à terre sains et saufs, une personne a été hospitalisée. Un membre de l'équipage du 'Solong' est toujours porté disparu. Après des recherches intensives, il n'a malheureusement pas été retrouvé et les recherches sont terminées", a dit Matthew Atkinson, commandant divisionnaire des garde-côtes du Royaume-Uni.
Un porte-parole du Premier ministre britannique a évoqué une situation "extrêmement préoccupante". Une opération d'urgence a été déclenchée. Une "évaluation" est menée par les gardes-côtes pour déterminer les risques de pollution qui sont multiples.
Déjà avec le kérosène qui s'est échappé du pétrolier américain même si le risque de marée noire semble évité, car ce fioul est léger et a brûlé en grande partie. En revanche, dans les réservoirs des deux navires se trouvait leur carburant, un type d'hydrocarbure plus lourd, confie inquiet Christophe Logette, expert sur les pollutions accidentelles des eaux.
“C’est le fioul de propulsion qui peut arriver jusqu’à la côte et qui lui sera plus persistant avec un impact sur le milieu marin en général”, assure-t-il.
15 conteneurs de cyanure de sodium
Le véritable danger selon Christophe Logette, c’est la cargaison du cargo portugais. D'après le site spécialisé LLoyd's List Intelligence, se trouvaient à bord 15 conteneurs de cyanure de sodium, un produit hautement toxique.
“Si jamais le produit vient à brûler, c’est là qu’on a le risque le plus élevé pour les populations puisqu’on peut avoir un nuage toxique qui va se déplacer au-dessus de la mer du Nord voire vers les côtes britannique”, appuie-t-il.
Un risque direct également pour les intervenants sur la zone de la collision. Une zone privilégiée pour la reproduction des marsouins, alerte l'ONG Greenpeace qui se dit extrêmement préoccupée pour la vie marine.