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Sciences Nature

Comment les parcs nationaux luttent contre l'érosion des sentiers de randonnée?

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En plein été, les randonnées en forêt ou dans des parcs nationaux se multiplient. Mais sur place, les chemins de randonnée sont de plus en plus abîmés. Les parcs trouvent de nouvelles astuces pour les préserver.

Direction la montagne, ses forêts, sa faune, sa flore. Et ses chemins qui attirent chaque année plus de visiteurs. Ces dernières années, aux habitués se sont joint des néophytes en quête de nature et attirés par les paysages sublimes postés sur les réseaux sociaux.

Et qui dit plus de monde, dit plus de piétinement sur les sentiers, et donc usure, érosion. Et malheureusement aussi, plus d’exploration, de divagation sur des espaces protégés, qui abritent une faune spécifique. Leur action, couplée au dérèglement climatique, ravine les routes existantes, et érode des passages qui ne devraient pas l’être. Les parcs nationaux se mobilisent contre l'érosion.

Ils font appel à des influenceurs

Protéger les chemins, c’est un combat que mènent tous les parcs. D'abord, ils se sont mis aux réseaux sociaux par exemple, pour rappeler les bons réflexes au plus grand nombre de randonneurs.

Certains parcs font appel à des influenceurs ou des athlètes de sport nature. "Les marcheurs s’identifient plus aux traileurs, qu’à un garde ou à un scientifique", glisse à RMC en souriant un guide nature du massif du Cantal.

Dans le parc des volcans d’Auvergne, les sols sont très sensibles, déjà fragilisés par le dérèglement climatique. Il raconte voir arriver sur les sentiers des randonneurs sans topoguides, armés seulement d’applications, type Visorando, où chacun peut publier son circuit.

Mais toutes les traces postées ne sont pas des chemins balisés, alors ce guide nature et ses collègues traquent les nouvelles randonnées et retirent les circuits protégés ou non sécurisés chaque jour.

De nouveaux panneaux

Bien sûr, il n’y a pas qu’internet, les parcs misent toujours sur la bonne vieille signalétique. En Auvergne, de nouveaux panneaux ont été plantés au début de sentiers non balisés. "On demande aux gens de ne pas les prendre, de nous aider à préserver le site".

Moins de coercitif, plus d’inclusion donc et plus d’explications, aussi avec des gardes régionaux forestiers présents 7h par jours. Dans le parc du Luberon, le nombre de personnes sensibilisées aux bonnes pratiques a doublé en dix ans sur les sites les plus fréquentés ou fragiles.

Dans les cas les plus critiques, les parcs peuvent aller jusqu’à fermer les sentiers pour les rénover. Ils travaillent souvent avec des associations, le club Vosgien par exemple en Alsace.

Dernière solution : rendre la réservation de certains sites obligatoire pour limiter l’usure et offrir aux randonneurs une expérience plus sereine.

Solenn Guillanton avec Lucile Pascanet