"Du clientélisme": François Bayrou ne touchera pas aux jours fériés supplémentaires d’Alsace-Moselle

L'Alsace-Moselle remporte une bataille pour son identité régionale. Alors que le débat fait rage autour de la possible suppression de jours fériés, portée par le projet de François Bayrou, les habitants de la région peuvent souffler: ils conserveront leur avantage particulier de deux jours fériés supplémentaires par rapport au reste de la France.
"Le Premier ministre m'a donné toutes les assurances et m'a dit que je pouvais rassurer les Alsaciens", a assuré Brigitte Klinkert, députée Renaissance, au micro de BFM Alsace le 11 août.
Dans ce territoire, le Vendredi saint et le 26 décembre sont traditionnellement chômés, contrairement au reste de la France. Ils bénéficient donc de 13 jours fériés, contre 11 pour le reste de l'Hexagone. "L'Alsace et la Moselle, c'est en France!", s'indigne Elina Dumont, intervenante sociale, dans Les Grandes Gueules. "Je ne vois pas pourquoi, ils auraient deux jours de plus."
Le rétropédalage du Premier-ministre
Héritée de l'occupation allemande au début du XXe siècle, cette tradition faisait initialement partie des cibles de François Bayrou dans son document d'orientation envoyé aux partenaires sociaux sur la suppression de deux jours fériés nationaux.
"De toute façon, ça n'aurait eu aucun effet", affirme Damien, employé de Banque en Moselle, au micro de RMC. "Il y a d'autres économies à faire ailleurs. Il faut nous foutre la paix! On se bat déjà pour ne pas qu'on nous enlève les deux autres comme tous les Français."
Ce rétropédalage du chef du gouvernement n'a pas plu à Brice, un Meusien, qui n'a jamais compris cette particularité chez ses voisins de l'Est: "Ils vont encore être écarté, sous quel prétexte? C'est du clientélisme! En fait, ça ferait juste tâche d'avoir des manifestations devant le parlement européen (localisé à Strasbourg)... C'est tout le monde ou personne", a martelé le conducteur de train à l'antenne.
Malgré cette coutume qui reste ancrée dans les moeurs, l'Alsace-Moselle pourrait, comme toute la France, voir le 8 mai et le 15 août supprimés du calendrier des jours fériés de l'année, comme le précise le projet d'élaboration du budget 2026. En cas d'adoption, le nombre de jours fériés passerait à 11 dans la région, contre 9 dans toute le reste du pays.
Pour rappel, dans son document envoyé aux partenaires sociaux, concernant la suppression des deux jours fériés nationaux, François Bayrou a annoncé vouloir déboucher à un accord "avec les autres organisations dans un délai compatible avec une conclusion au plus tard le 30 septembre". L'objectif est de réaliser une économie de 4,2 milliards d'euros.