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COP21: "Il y a urgence mais tout est possible"

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Alors que la COP21 démarre dans un mois, la trajectoire de hausse des températures qui se dessine est de l'ordre de 3°C, supérieure aux 2°C de réchauffement qu'il faudrait ne pas dépasser.

La COP21, grande conférence sur le climat, ouvrira donc ses portes à Paris dans un mois, mais où en est l'état actuel de la planète aujourd'hui? L'objectif de cette conférence est de parvenir à un accord contraignant qui permette de contenir le réchauffement de la planète sous la barre des 2° Celsius d'ici à 2100. Pourtant, la trajectoire de hausse des températures qui se dessine aujourd'hui est de l'ordre de 3°C, bien supérieure donc aux 2°C de réchauffement qu'il ne faudrait pas dépasser

Pour comprendre ce que cela implique, il faut imaginer que la Terre fonctionne comme le corps humain. Avec deux degrés de plus, notre planète fait une poussée de fièvre. Avec trois ou quatre degrés supplémentaires, elle est en danger de mort. 

François Letourneux, l'un des vice-présidents de l’Union internationale pour la conservation de la nature, estime "qu'au-delà d’une certaine hausse de température, c’est tout le système qui se détraque".

"La fréquence et la gravité des accidents climatiques risquent de s’accroître", souligne-t-il. "Des tornades, des raz de marée, des crues dramatiques, des pluies diluviennes, des canicules. Ces mouvements vont rendre plus compliqué le fonctionnement du tissu vivant de la planète. Un certain nombre d’espèce ne pourront pas bouger, remonter vers le nord ou en altitude pour trouver des conditions favorables, il y aura des disparitions d’espèces. Je suis inquiet mais aussi attentif car on peut faire beaucoup de choses."

"L'avenir du monde en dépend"

Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, partage le même avis. Au catastrophisme, il préfère l'optimisme, et pense que tout n’est pas perdu.

"Notre message est qu’il y a urgence, mais que tout est possible", martèle-t-il. "Si les pays les plus riches font un tout petit plus d’efforts en plus, on pourrait remettre le monde sur la route d’un réchauffement à 2°. L’avenir du monde et de l’humanité en dépend. La fenêtre de tir s’amenuise, mais on peut encore réagir."

Il s’agit donc d’agir vite avant qu'il ne soit trop tard. Si la ligne rouge est franchie, les conséquences seront irréversibles.

Juliette Droz