Dans le Nord, la tradition des combats de coqs provoque la colère du Parti animaliste

C'est ce qu'on appelle une coutume locale ininterrompue. Le combat de coqs perdure dans le Nord et le Pas-de-Calais depuis le XVIIIe siècle, ce qui permet à la pratique d'être toujours autorisée, échappant à la législation en vigueur concernant la maltraitance animale. Une exception qui concerne également la corrida, dans le sud de la France.
Une lame attachée aux pattes
Samedi dernier, des combats de coqs étaient ainsi organisés à Beuvry-la-Forêt (Nord). Un évènement relayé par le Parti animaliste, appelant à manifester sur place pour dénoncer la pratique. Dans la région, 9.000 combats de coqs seraient encore organisés chaque année.
Les duels, d'une durée de six minutes, se déroulent dans un gallodrome (une arène) et les spectateurs peuvent parier sur les résultats. Les "coqueleux" (les éleveurs) attachent aux pattes du coq une lame.
"Ces pratiques et les conditions de vie des coqs sont inadmissibles" s'insurge le Parti animaliste. "Ils sont isolés toute leur existence dans de toutes petites caisses et ils subissent d’horribles mutilations". Un constat partagé dans Estelle Midi, sur RMC, par Emmanuelle Dancourt, qui souhaite que l'on "remette en cause le droit quasi acquis à la souffrance animale". "On avance sur les violences sexistes et sexuelles, sur pourquoi il faut sauver la planète" mais pas sur la souffrance animale, regrette-t-elle.
Une tradition vouée à disparaître?
Du côté des défenseurs de ces combats, on minimise l'importance du phénomène. Aujourd’hui, il ne resterait plus que 1.000 coqueleux, soit 15 fois moins qu'il y a un siècle. "C'est un problème mineur qui concerne de moins en moins de gens, ça va disparaître", relativise Frédéric Hermel. "La tradition est extrêmement importante, on va se mettre la population à dos" qui subit "un tas de pressions", abonde Robert Sebbag.