"La difficulté est plus à l’Assemblée qu’à l’Élysée": sur le terrain, la macronie justifie la reconduction de Lecornu

Il avait été réélu en 2024 au second tour avec 41,21% des voix, largement devant la candidature NFP, qui avait récolté 29,69% des voix, un cheveu devant celle du Rassemblement national avec 29,10%. Le député macroniste Eric Bothorel, de la Ve circonscription des Côtes-d'Armor, est en poste depuis 2017. Dans cette terre macroniste, il doit pourtant, ce samedi, faire le service après-vente de Sébastien Lecornu et d'Emmanuel Macron.
Les électeurs, en effet, ne comprennent pas, comme beaucoup de Français, la reconduction du Premier ministre à son poste vendredi soir, après sa démission quatre jours auparavant. Dans son fief de Paimpol, commune qui l'avait réélu avec 46,66% des voix, c'est donc opération déminage pour l'ancien socialiste.
"Bah il démissionne!"
"Il a présenté sa démission, elle a été acceptée, et quelques heures après, on lui fait recommencer… alors pourquoi?", s'interroge Dominique. "L’idée est de confier les responsabilités à quelqu’un qui a fait la démonstration, depuis plusieurs semaines, qu’il était en capacité de travailler et d’écouter les uns et les autres", répond le député, à qui on réplique aussitôt: "C’est pas le tout de parler et d’entendre, faut agir !"
Un peu plus loin, un autre électeur s’en prend directement au président de la République. "Macron, faut qu’il arrête ses conneries ! Il fait n’importe quoi depuis la dissolution !" Qui est défendu de suite par Éric Bothorel. "Aujourd’hui, la difficulté est plus à l’Assemblée nationale qu’à l’Élysée. C’est l’Assemblée nationale qui est empêchée de pouvoir prendre des décisions", justifie ainsi l'élu.
"Bah, il démissionne !", rétorque l’électeur. "Ça change pas ne la configuration de l’Assemblée nationale", répond Éric Bothorel. Bien que le député oublie de préciser qu'en cas de démission du président de la République, elle serait - en toute logique - suivie d'une dissolution de l'Assemblée par son successeur.
Bothorel favorable à travailler sur la réforme des retraites
Le député préfère penser à une sortie de crise, avec la réforme des retraites, si clivante. "Si la gauche, qui prétend pouvoir travailler avec nous, est sincère, alors lâchons sur cet aspect-là des choses, et nous verrons ce qu’eux lâchent de leur côté. Parce que le compromis, c’est ça", croit-il. Le Parti socialiste, lui, a déjà annoncé une motion de censure en l’absence de suspension immédiate et complète du texte.