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Dans les 12 prochains mois, 40 loups pourront être abattus: "Ce qu’on veut c’est protéger nos troupeaux"

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La décision est tombée jeudi: d’ici à l’année prochaine, 40 loups pourront être abattus en France, pour lutter contre les dégâts sur les troupeaux.

40: c'est le nombre de loups qui pourront être abattus en France dans les douze prochains mois. L'objectif est de limiter les dégâts sur les troupeaux. Ce nouveau plafond fixant le nombre maximal de prédateurs pouvant être tués a été publié après un bras de fer entre les ministres de la transition écologique, Nicolas Hulot, et de l'agriculture, Stéphane Travert. Après un arbitrage de l’Élysée, la décision est parue au Journal officiel jeudi.

Le texte élève donc le plafond légal de 4 animaux par rapport aux 36 de la saison précédente. Mais en réalité, cette limite avait été dépassée, en raison de deux autres arrêtés qui avaient à chaque fois autorisé l’élimination de deux spécimens supplémentaires. Au total, quarante prédateurs ont déjà été abattus en 2016-2017.

Les tirs étaient suspendus depuis le 1er juillet, faute de nouveau règlement et d'un désaccord entre les deux ministres. L'enjeu est donc de trouver un équilibre entre la protection de l'espèce et la nécessité de protéger les brebis. Mais cette décision d'autoriser l'abattage de 40 loups d'ici au 31 juin 2018, ne satisfait ni les éleveurs ni les défenseurs des loups.

Jean-Daniel Abel est le vice-président de l'association France Nature Environnement, pour lui l'abattage n'est pas la solution:

"Donner le signal que c’est en pouvant tuer 40 loups qu’on va protéger l’élevage, c’est une grande illusion. Si avant, l’exploitation n’a pas mis en place tous les moyens de protection, vous pourrez tuer deux, trois, quatre loups, les troupeaux continueront à être attaquer. 40 loups, c’est un chiffre très politique qui ne permet pas de régler le problème de la cohabitation de l’espèce avec les activités humaines".

Michèle Boudouin est éleveuse de brebis dans le Puy-de-dôme, elle est présidente de la fédération nationale ovine:

"C’est la seule solution. Nous notre objectif c’est zéro attaque. Nous ne sommes pas pour un nombre de loups, on s’en fout un peu que ce soit 40 ou 50. Ce qu’on veut c’est protéger nos troupeaux. Il y a aussi des surcoûts liés à la prédation, parce qu’on met des bergers. Il y a toute une économie territoriale derrière, une économie de la montagne. Nous les ruraux, on vit avec cette peur au ventre 365 jours par an quand on vit dans une zone qui est colonisée par le loup".

Férouse Mansour (avec A.M.)