Fermeture de Fessenheim: "Elle doit continuer à produire. Il en va de l'intérêt général, de l'intérêt du pays"

Selon Les Echos, EDF et l'Etat ont trouvé un compromis. Plus précisément, le conseil d'administration d'EDF pourrait approuver ce mardi le protocole d'indemnisation du groupe pour la fermeture anticipée de la centrale de Fessenheim, avec de nouvelles garanties pour l'électricien. Pour autant, sur place, quelque 300 personnes ont marché dans le noir, ce lundi soir, un flambeau lumineux à la main, afin de protester contre la fermeture de la centrale nucléaire. Car pour Marjorie, venue avec ses deux filles, cette fermeture entraînera la mort de la commune.
"Je crains que les commerces ne ferment les uns après les autres, explique-t-elle. Pour mes enfants, il n'y aura plus rien dans le village". Sébastien, salarié à la centrale de Fessenheim, partage les mêmes craintes: "Si la centrale ferme, beaucoup d'emplois vont très rapidement être délocalisés. Beaucoup de gens vont partir. C'est tout un écosystème, tout un village qui vit grâce à la centrale". Une fermeture que Catherine refuse d'accepter: "Toutes les centrales fermeront un jour mais, au niveau sûreté, elle n'a rien à se reprocher. Elle peut donc encore vivre quelques années, au moins dix ans. Elle fermera c'est une certitude mais on ne voit pas pourquoi maintenant".
"Socialement parlant, ce n'est pas une bonne chose"
Laurent Raynaud, vice-président de l’association "Fessenheim Notre Energie", appelle, de son côté, le gouvernement à la raison: "La fermeture de Fessenheim, c’est 2.000 emplois concernés. Tout ça pour une raison bassement électoraliste, ce qui est parfaitement inadmissible. Elle doit continuer à produire. Il en va de l'intérêt général, de l'intérêt du pays". Ce que confirme Jean-Luc Cardoso, délégué CGT à la centrale EDF de Fessenheim: "L'impact social d'une fermeture serait énorme car Fessenheim emploie près de 1.000 salariés et environ 1.500 salariés indirects. Socialement parlant, ce n'est donc pas une bonne chose".
"Fermer Fessenheim est un non-sens, tout le monde est d'accord là-dessus, ajoute-t-il. Il n'y a guère que quelques illuminés, dont le président de la République et les écologistes, pour penser que fermer Fessenheim maintenant est une bonne chose". A noter que selon une étude de l’Insee dans cette région industrielle la fermeture de la centrale affecterait, en réalité, les revenus de 5.000 personnes.