Le statut du loup passe de "strictement protégé" à "protégé": ce que ça change

La convention de Berne, qui assure la protection de la faune, a choisi ce mardi d’abaisser la protection du loup en Europe. C'est une première pour une espèce animale. Le loup va passer d'espèce "strictement protégée" à "protégée". La modification doit entrer en vigueur dans trois mois.
20.300 individus ont été recensés sur le vieux continent en 2023, dont environ 1.000 en France. Avec cette population croissante, la cohabitation avec les éleveurs pose de plus en de problèmes ces dernières années. En France, d’ores et déjà, les défenseurs du loup sont vent debout contre cette décision.
“Indignation”, “consternation”, ce sont les mots qui reviennent le plus souvent dans la bouche des défenseurs du loup. Pour Muriel Arnal, présidente de One-Voice, association favorable au développement du canidé, cette décision est un véritable “permis de tuer”.
“Aujourd’hui, il faut une justification pour tuer les loups. Néanmoins, il y a un quota qui est fixé de 20%, c’est-à-dire deux loups sur dix vont être tués quoi qu’il arrive. Avec cette mesure, cela ne pourra être que pire. Et là, les chasseurs et les agriculteurs pourront faire tout ce qu’ils veulent”, déplore-t-elle.
Des règles Etat par Etat
Il y aura malgré tout des règles, qui devront être précisées Etat par Etat. Le classement en “espèce protégée” stipule que l'abattage doit être compatible avec leur maintien dans un état de conservation favorable. C'est donc assez flou.
Mais il est clair que les Etats ne pourront pas organiser une répression totale de la population de loups. La Suède, par exemple, a déjà donné un ordre d'idée. Ele veut 170 loups contre 375 actuellement sur son territoire.