Les tarifs de l'eau plus chers l'été à Toulouse pour inciter à l'économie: est-ce que ça fonctionne?

Un an après, la ville de Toulouse fait les comptes. Depuis juin 2024, les Toulousains paient l'eau plus cher l'été, alors que les fortes chaleurs sont saisonnières dans la ville Rose.
Et selon la métropole de Toulouse, ça marche! Cela a permis d'économiser 800.000 m3 d'eau potable, sur une consommation totale de quelque 52 millions et demi de m3 en 2024. "Au bout d'un an, le succès est au-delà de nos espérances" se félicite le président de Toulouse métropole et maire DVD de Toulouse, Jean-Luc Moudenc.
Toulouse est devenue depuis le 1er juin 2024, la première grande métropole française à appliquer une tarification de ce type. Le principe est simple: le prix du mètre cube d'eau augmente de 42% de juin à octobre, et baisse de 30% du 1er novembre au 31 mai, pour inciter le consommateur à utiliser moins d'eau quand elle se fait plus rare. Or, selon la Métropole, les habitants ont joué le jeu et ont même continué à baisser leur consommation l’hiver et au printemps.
Mais le groupe d'opposition municipale écologiste n'est pas convaincu et plaide pour un autre système encore plus efficace: une tarification qui prévoit "la gratuité des premiers m3 nécessaires aux besoins vitaux", puis des "tranches progressives "afin "de maintenir un prix modéré pour les consommations normales et instaurer un prix plus élevé pour limiter les surconsommations comme le remplissage de piscines, l'arrosage de pelouses ou le lavage de voitures.
Une tarification qui pénalise les plus précaires?
"Plutôt que de taxer, il faudrait des primes positives", plaide ce mercredi sur le plateau d’Estelle Midi Jean-Philippe Doux. "Ceux qui auraient peu consommé, on leur offrirait 10 euros sur leur prochaine facture plutôt que faire du répressif". De quoi ne pas "pénaliser les plus précaires", estime-t-il.
"La douche de 10 minutes, c'est déjà du gâchis", rappelle Daniel Riolo. "Et on arrive à sanctionner financièrement sur certains sujets, c'est marrant", ironise-t-il sur RMC et RMC Story, appelant à généraliser ces sanctions financières à d'autres sujets comme les incivilités.
Denis qui vit à Montauban pas loin de Toulouse, est propriétaire d'une piscine et pourrait justement payer plus cher si la municipalité prenait une initiative similaire: "J'aimerais plutôt qu'on surtaxe une surconsommation. J'ai une piscine, si j'ai les moyens d'en avoir une, j'ai les moyens de la remplir. Pour le superflu, on peut surtaxer, tout comme l'arrosage intensif. Mais derrière il faudrait un tarif raisonnable pour tout le monde", estime-t-il.