"Ils se coupent du danger" : face aux infractions des cyclistes, la mairie de Toulouse sévit

Après le Code de la route, le Code de la rue. La mairie de Toulouse a mis en place ce guide afin de rappeler à tous les usagers, notamment les cyclistes, les bonnes pratiques pour une "cohabitation apaisée". Après un an de sensibilisation, place à la répression. Depuis le début de l'année 2025, les policiers municipaux verbalisent les cyclistes qui commettent des infractions.
Ils opèrent essentiellement dans des points dits "sensibles", où se côtoient autos, motos, vélos et trottinettes. En 72 opérations, 370 cyclistes ont été contrôlés en infraction.
"On va avoir des cyclistes qui roulent avec des écouteurs, avec le casque sur les oreilles et ils se coupent du danger, on va avoir ceux qui mangent, ceux qui ont leur téléphone portable en conduisant", explique à RMC Emilion Esnault, maire adjoint à Toulouse, en charge de la sécurité. D'autres comportements à risque ont aussi été relevés. "On va avoir ceux qui ont le petit copain ou la copine dans le panier du vélo en libre-service de vélo-Toulouse ce qui rend dangereux la manoeuvre."
Des amendes qui vont de 11 à 90 euros
Le but n'est pas de verbaliser pour verbaliser, mais bien de rappeler aux usagers les règles en vigueur afin d'éviter les comportements à risque. Les amendes, elles, vont de 11 à 90 euros, en fonction des infractions.
D'ailleurs, ce Code de la rue "a été réalisé à partir du vécu et des expériences des usagers pour être le plus en phase possible avec leurs attentes", est-il écrit sur le site de la métropole de Toulouse. Plusieurs ateliers, notamment avec les maires de la ville, ont eu lieu.
Les usagers, eux, sont mitigés. "C’est complétement abusé, cela devient n’importe quoi. Ils réprimandent énormément au lieu de conseiller les gens", estime Grégoire, un utilisateur régulier des vélos en libre-service de Toulouse. Joy est plus modérée. "Moi je trouve ça normal, on sanctionne les voitures, il faut sanctionner les cyclistes s’il y a erreur."
De nombreuses villes concernées
Boris Koslow, président de l'association "2 pieds, deux roues", estime qu'il faut plus de pédagogie. "Il y a des gens qui n’ont pas leur permis, qui font du vélo, des jeunes par exemple, ou alors ils ont passé leur permis il y a longtemps et ces évolutions du code de la route qui incluent des évolutions sur la partie cyclable ne sont pas connus ou bien comprise", explique-t-il.
Toulouse n'est pas la seule commune qui a décidé de sanctionner les cyclistes qui ne respectent pas les règles. C'est notamment le cas à Paris, Bordeaux ou Strasbourg, entre autres.