Comment va fonctionner la "météo des forêts", qui doit alerter sur les risques d'incendies?
Après un été 2022 catastrophique sur le plan des incendies, l'Etat se mobilise contre la sécheresse. Ce vendredi, Emmanuel Macron se rend dans le Gard pour annoncer plusieurs mesures, comme le renforcement des moyens matériels et humains. Le gouvernement lance aussi sa “météo des forêts”, censée alerter la population sur les risques de départs d’incendies.
Pour signaler les risques, il y aura quatre couleurs: vert pour un risque faible, jaune pour un modéré, orange pour un élevé et rouge pour un risque très élevé.
"Il va y avoir des couleurs mais on les connait déjà. Quand il y a le risque inondation, vague submersible, risque d’orages… Là, aujourd’hui, c’est un nouveau paramètre parce qu’on ne peut pas s’aventurer dans un milieu qui est vulnérable et où l’activité humaine a forcément un impact sur l’apparition d’incendies”, explique au micro de RMC, Eric Brocardi, porte-parole de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.
Chaque jour, la carte indiquera le niveau de danger de feu par département pour le lendemain ou le surlendemain. Elle sera élaborée en fonction des températures, de la pluie, de la force du vent, de l’humidité de l’air ou en fonction de l’état de la sécheresse de la végétation.
Lorsque le risque d’incendie sera élevé, les préfectures pourront restreindre voire interdire l’accès aux zones exposées aux véhicules et aux piétons. Les barbecues ou feux d’artifices peuvent être interdits, ainsi que les travaux agricoles qui génèrent des étincelles. La carte météo des forêts sera consultable tous les jours sur le site de Météo-France.
Les pompiers déjà très mobilisés
Outre cette “météo des forêts”, sur tout le territoire, les pompiers sont déjà en train de se mobiliser. Les presque 80.000 hectares partis en fumée l'an dernier ont marqué les esprits. Surtout là où les incendies sont rares. Traumatisé par la perte de 2.000 hectares de forêt, le Finistère en Bretagne va louer pour l'été un hélicoptère bombardier d'eau.
Dans l'Hérault, frappé par la sécheresse au printemps, les pompiers seront prêts un mois plus tôt, mi-juin contre mi-juillet l'an dernier. Ils seront aidés par un système informatique qui permettra de connaître les réserves en eau en temps réel. En Ardèche, les caméras de surveillance dans les forêts vont presque doubler pour détecter au plus tôt un départ de feu. Et enfin, dans le Sud, les camions stationneront sur le terrain plutôt qu'en caserne.
Une forte mobilisation qui rassure Olivier Richefou, président de la conférence nationale des services d'incendie et de secours.
“L’expérience et les retours d’expérience sont toujours utiles. Donc moi, je suis assez confiant pour cet été. Nous aurons des feux de forêts, nous aurons sans doute des grands incendies, mais je pense que nous sommes mieux préparés, avec plus de moyens. L’inquiétude, elle peut être sur les moyens aériens, parce qu’ils ne seront pas prêts cet été. Ils le sauront au mieux l’été prochain ou le suivant”, détaille-t-il.
Il manque aussi encore des pompiers volontaires. La campagne de recrutement de 50.000 hommes sur cinq ans n'en est qu'à ses débuts.