"On ne dort plus": dans le Pas-de-Calais, l'impact psychologique des inondations se fait sentir

Le département du Pas-de-Calais est repassé en vigilance orange ce mercredi matin, après avoir un temps été placé en rouge mardi dans la soirée. Après plus de dix jours d'inondations exceptionnelles, le niveau de plusieurs cours d'eau est remonté, tout particulièrement la Liane.
De nouvelles évacuations ont eu lieu mardi soir dans le secteur de Boulogne-sur-Mer, mais aussi de Saint-Omer, là où s'était rendu Emmanuel Macron un peu plus tôt dans la journée. Le président de la République a annoncé la création d’un fond d’urgence doté, pour le moment, de 50 millions d’euros. Toutes les communes qui l’ont demandé ont été reconnues en état de catastrophe naturelle, soit 214 dans le département.
Mais au-delà des pertes et des frais engendrés par ces inondations, c’est le traumatisme psychologique qui est en train de se faire sentir dans les rues de Blendecques, commune du Pas-de-Calais.
Sortir les meubles des maisons, nettoyer ce qui peut être sauvé, jeter le reste, c'est-à-dire quasiment tout… “Psychologiquement, c’est un peu dur de gérer tout ça", confie Karine. Comme elle, la plupart des habitants ont perdu le sourire.
“En début de semaine, on a eu une inondation, on a dû tout nettoyer. Là, on est obligé de tout recommencer. C’est dur de tout perdre surtout, confie-t-elle.
Pas d'accompagnement psychologique prévu pour le moment selon la mairie
Une lassitude partagée par tous les voisins. “Ça fait déjà deux fois cette semaine. La première fois, j’ai beaucoup pleuré, mais là, je n’y arrive plus”, indique l’un d’entre eux.
Dans le quartier, tout le monde a un œil sur le niveau de l’Aa, la rivière au bout de la rue, qui s’est invitée trop souvent dans le salon de la maman de Rémi. “On sait qu’en deux heures de temps, elle peut monter et après, c’est fini”. “On ne dort plus, de toute façon”, confient ces deux riverains.
Et revenir vivre dans ces maisons ne sera pas forcément simple, reconnaît Hélène. Ça fait quatre ans qu’elle vit ici.
“On a toujours peur et on aura toujours peur, je pense”, indique-t-elle.
Voilà pourquoi, au-delà des aides financières, certains réclament un accompagnement psychologique. Pas à l’ordre du jour pour le moment, répond la mairie.