Deux mois après les inondations à Nemours, des commerces encore à l'arrêt

Fin mai, la ville de Nemours avait été fortement touchée par les inondations. - Kenzo Tribouillard - AFP
Dans la boulangerie-pâtisserie d'Emmanuel Lebeau à Nemours, rien n'a bougé depuis les inondations. "On a la boue qui est encore sur le sol, elle n'a toujours pas été nettoyée. L'expert ne s'est toujours pas prononcé pour la démolition de la boutique et pendant ce temps, il ne se passe rien", déplore le commerçant.
Comme pour ce boulanger, de nombreux commerces sont encore à l'arrêt dans la ville. Selon la mairie, la moitié des commerces sinistrés, une centaine, n'a toujours pas pu rouvrir. Depuis les inondations, les commerçants enchaînent procédures avec les assureurs et les experts. Pour le boulanger, tout est à refaire dans la boutique, le matériel devra également être racheté.
"On arrive sur une enveloppe globale qui dépasse 400.000 euros. Ils ont besoin de tout un tas de papiers, de renseignements. Le temps qu'on les trouve, qu'on leur transmette, qu'ils en prennent connaissance, on ne peut strictement rien faire", constate Emmanuel Lebeau.
"C'est long, on ne fait rien, on attend"
Alexandre Aufradet, boucher-charcutier également sinistré table sur la même enveloppe de 400.000 euros pour pouvoir rouvrir son commerce, une boutique ouverte en 1886 et tenue par sa famille depuis 5 générations. Au mois de mai dernier, 50 centimètres d'eau ont tout balayé. "Il faut tout démolir, tout enlever et tout refaire, constate le commerçant. Tous les bois ont gonflé, ont pris l'eau, c'est sale." Lui aussi attend que les assureurs prennent le relais et commence à perdre patience.
"On attend les experts, les assurances, qu'ils nous disent quoi faire parce que là ils sont toujours en train de regarder les dossiers, les clauses, toute la paperasse. C'est long, on ne fait rien, on attend", déplore le commerçant.
La situation est aussi difficile pour la maire de la ville, Valérie Lacroute qui voit sa commune fonctionner au ralenti. "Même si on essaye d'accompagner les commerçants, on est un peu impuissants face à cette situation. Il faut que les assureurs jouent le jeu et soient le plus compréhensif possible avec leurs clients", espère-t-elle.
Jouer le jeu pour que les commerces puissent rouvrir au plus vite même si désormais les délais s'allongent. Le boucher Alexandre Aufradet table sur une ouverture au plus tôt au mois de janvier. En attendant les commerçants craignent de ne pas retrouver leurs clients, après des mois de fermeture.