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La clim divise en pleine canicule: "On ne peut pas continuer dans ces conditions", dénonce une institutrice

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Faut-il avoir recours à la climatisation ou non? La gauche et la droite s'écharpent à ce sujet, alors que plusieurs écoles ont dû fermer leurs portes depuis lundi, en raison des températures suffocantes. "J'avais plus de 36°C en début de semaine", s'est indignée au micro des Grandes Gueules une professeure des écoles.

La canicule continue de toucher la France. Deux personnes sont mortes parès des "malaises liés à la chaleur", a indiqué mercredi la ministre de la Transition écologique, avant que son entourage précise qu'il n'y avait à ce stade "aucune confirmation officielle". Mardi, 2.200 écoles mal équipées, 12 collèges et un lycée ont fermé - environ 3% des établissements scolaires -, révélant l'inadaptation du bâti scolaire aux enjeux climatiques.

De quoi déclencher une passe d'armes entre gauche et droite sur l'utilisation de la climatisation, défendue notamment par Marine Le Pen tandis que les écologistes plaident pour d'autres solutions.

"L’écologie, il faut en tenir compte, il faut être un minimum écolo, mais on ne peut pas continuer à bosser dans des conditions pareilles avec les enfants", a concédé sur RMC Stéphanie, institutrice. Quand on est en classe, j'avais plus de 36°C en début de semaine, avec les fenêtres fermées, pas de courant d’air possible. Les enfants se sentent mal… Où est l’intérêt d’avoir des gamins à l’école s’ils se sentent mal ? On appelle les parents", a-t-elle témoigné au micro des Grandes Gueules.

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Dans les écoles, les instituteurs obligés de s'adapter

Mais la professeure des écoles l'assure: "Une clim ne servirait à rien du tout dans [son] bâtiment. "On s’adapte : on a deux préaux dans l’école, un peu moins chauds. On est sept classes, il faut descendre à tour de rôle, on se partage", explique-t-elle, précisant qu'il n'y a aucun ventilateur dans son établissement.

Principal problème de la climatisation, selon le Haut Conseil pour le Climat (HCC), son essor rapide et le surplus d'énergie consommée font progresser aussi les émissions de CO2, qui en retour... réchauffent le climat. "La climatisation, ce n'est pas l'horreur", a pourtant tempéré mardi sur RMC-BFMTV l'ingénieur Jean-Marc Jancovici, président du Think tank project, groupe de réflexion militant pour la décarbonation de l'économie.

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"Notamment parce que la consommation d'électricité qu'elle induit en pleine journée peut être couverte par la production photovoltaïque, sans compter que plus des deux tiers de l'électricité produite en France est d'origine nucléaire, décarbonée", a-t-il développé.

3 millions de clim mobiles vendues entre 2019 et 2022

Près de 3 millions de climatiseurs mobiles (avec un tuyau d'évacuation vers les fenêtres) et de ventilateurs ont été vendus chaque année entre 2019 et 2022, selon Laurent Cours, directeur études et statistiques du Gifam, le Groupement des marques d'appareils pour la maison.

Aussi, en 10 ans, de 2013 à 2023, les ventes annuelles de pompes à chaleur (PAC) individuelles, qui servent aussi bien de chauffage que de climatiseur, ont triplé, à 1,2 million d'appareils: plus de 910.000 PAC air-air (+13% sur un an), 307.000 PAC air-eau (-14%) et 3.500 PAC géothermiques (+18%), selon le ministère de la Transition écologique, cité par l'AFP.

Débat politique

Si le RN réclame un "grand plan pour la climatisation", la gauche et les macronistes n'en font qu'une solution d'appoint et plaident pour le développement d'autres mesures comme la végétalisation ou l'isolation thermique. Malgré les effets pervers pointés de la climatisation (consommation d'énergie, surplus de chaleur dans la rue), la gauche reconnaît elle aussi aujourd'hui son caractère indispensable pour les personnes fragiles.

Pour la députée EELV Sandrine Rousseau, la climatisation dans certains bâtiments "semble inévitable. Mais avant cela, il y a quand même la rénovation thermique", a-t-elle ajouté, évoquant la nécessité d'un "plan volet" et d'"un plan ventilateur."

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