"On n'est pas habitués à ça": les auditeurs de RMC témoignent des violentes intempéries dans l'Aude

Les pluies violentes qui se sont abattues sur l'Aude dans la nuit de dimanche à lundi ont fait au moins 11 morts. Des torrents dévalaient les rues, des villages étaient submergées et des routes coupées par les eaux. Sur RMC, les habitants témoignent de la situation sur place.

Tous décrivent des scènes hors-norme. Au moins 11 personnes ont été tuées à la suite de pluies violentes et de graves inondations dans l'Aude, placé en vigilance rouge depuis 6h et où la crue a atteint un niveau sans précédent depuis 1891.

Dès 6h, RMC a ouvert son antenne aux habitants de l'Aude afin de leur donner le plus rapidement des informations sur la météo. De nombreux auditeurs ont alors contacté Jean-Jacques Bourdin pour faire part de leur situation, comme Vincent, habitant de Carcassonne, dont la maison était sous les eaux: "On a eu la mairie qui nous a envoyé un message vocal par ligne téléphonique nous demandant de rester confinés, de ne pas aller dans la rue. Il a fallu que je laisse ma voiture un peu plus haut pour pas qu’elle ne soit noyée. Après, dans la maison, j’ai deux centimètres de plus que ce matin avec les orages. C’est angoissant parce qu’on a des enfants. Ils sont à l’étage et dorment encore. On n’est pas habitués à ça. On ne voit pas ça tous les jours".

Une angoisse que partage Sandrine, habitante de Moussan, et mère de famille:

"Ca tombe énormément. Il pleut sans discontinuité depuis à peu près 5 heures du matin. J’ai les enfants, je les ai laissés à la maison. Donc ils ne vont pas aller ni au collège ni au lycée. Mon fils, qui travaille sur Béziers, je lui ai demandé de ne pas y aller. On a commencé à avoir des coupures d’électricité à minuit. C’est revenu, ça tient. Mais on a eu pas mal de coupure d’électricité en cours de nuit. Et maintenant, ça pleut, ça pleut".

Alors que le préfet de l'Aude, vers 7h40, joint par l'équipe de Bourdin Direct, appelait à la plus grande prudence, Jacques Dimon, maire de Pennautier, près de Carcassonne confiait son inquiétude face à l'eau qui continuait de monter:

"Nous avons eu aussi de très fortes précipitations cette nuit à partir de 0h00, 1 heure du matin. Nous avons encore de gros orages sur la zone. Sur notre commune, les dégâts sont limités. C’est essentiellement du ruissellement dû à des débordements de ruisseaux. Les cours d’eau sont en train de se mettre en crue. On avait pris déjà, à 4 heures du matin, l’initiative de déclencher le plan communal de sauvegarde. On demande aux gens de rester confinés chez eux. Les transports scolaires sont arrêtés. Et on est en train de faire évacuer les véhicules qui sont stationnés en bordure des cours d’eau".

Des "murs d'eau"

Sur les routes, le trafic est très perturbé. Dès 7h, de nombreux automobilistes ont dû se mettre sur le côté, notamment sur les aires de repos de certaines autoroutes afin d'éviter des secteurs noyés par les eaux, comme l'a ainsi expliqué Frédéric sur RMC:

"C’est impressionnant. Je suis parti de Perpignan à 6 heures. Il est 7h18, et normalement, je devrais être presque à Montpellier. Il me faut à peu près 1h30. Par moments, on roule à 80km/h et d’un coup un mur d’eau et on tombe à 40km/h. Je demanderai à mes amis camionneurs, j’y suis moi-même, de rouler moins vite parce que ce sont des murs d’eau qu'ils nous mettent sur les voitures. Ils nous doublent, on est complètement à droite. Ils passent sur la voie centrale, on a l’impression de prendre des vagues par moments. Nous, automobilistes, on roule à 80km/h, il pleut fort mais on voit. Et d’un coup, un mur d’eau. Ça dure 10 minutes après ça s’enlève un peu, ça se réduit et après ça retombe". 

Enfin, plus loin, un boulanger de Trèbes est lui aussi revenu sur les difficultés de circulation:

"Les routes sont inondées. Les voitures passent quand même. Il y a facilement 20 à 30 centimètres d’eau. Il y a des endroits où il y a beaucoup plus. Il y a des voitures qui sont bloquées sur la rocade parce qu’elles ont calé et n’ont pas pu redémarrer. La vendeuse n’a pas pu venir travailler parce que la route est bloquée. J’ai mon apprenti qui est venu. Il a pu passer mais c’était limite. Il n’y a plus de lumière dans le quartier. C’est impressionnant ".

Julien Vattaire