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"On est contraint d’irriguer": la chaleur du mois d'octobre inquiète le monde agricole

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Des températures estivales: le mois d'octobre a déjà battu des records avec la barre des 30 degrés dépassée. Une chaleur qui perturbe les agriculteurs, qui doivent continuer à irriguer leurs champs. Du jamais-vu à cette période de l'année.

35,7 degrés enregistrés ce lundi à Orthez, dans les Pyrénées-Atlantiques. Il n'avait jamais fait aussi chaud en France pour le mois d'octobre. Si le "pic d'intensité "de "cet épisode de chaleur exceptionnellement tardif" est passé, les températures devraient remonter "des les jours qui suivent" selon Météo France.

De quoi perturber le monde agricole. Fruits, légumes, céréales, élevage... Des filières parfois déstabilisées par ce climat inhabituel en plein automne.

Presque 30 degrés au milieu des champs de Lucas Rumpus, dans les Monts du Lyonnais, dans le Rhône. Une météo qui perturbe certaines cultures.

“Les épinards de plein champ qui, normalement à cette époque, sont en pleine forme, là, ils ont tendance à souffrir”, détaille-t-il.

Pour l’instant, difficile d’évaluer l’impact. Certains légumes souffrent plus que d’autres. Parfois, il faut même continuer à irriguer. Du jamais-vu en octobre. “On est contraint d’irriguer des cultures comme la carotte qui, d'habitude n’a plus besoin d’être irriguée à cette époque”, ajoute l’agriculteur.

Un risque pour l'hiver?

Adapter les cultures, créer des zones d’ombre ou d’humidité… Face à cette instabilité climatique, ce producteur bio sait qu’il doit repenser sa profession.

“C’est aussi la difficulté du métier aujourd’hui de devoir gérer des saisons qui ne se ressemblent pas du tout et où on sait qu’on va manquer d’eau, mais on ne sait pas tout à fait quand”, assure–t-il.

Un casse-tête partagé par Olivier Décultieux, éleveur de vaches laitières. “La température idéale pour elles, ce sont 12 degrés”, pointe-t-il. En ce moment, les bêtes préfèrent donc rester à l’étable. Et l’agriculteur doit piocher dans son stock de fourrage pour une plus petite production. “On a environ 25% de perte de production à cause des températures estivales”, regrette-t-il.

Également céréalier, Olivier suit la météo avec inquiétude: sans eau, dans les prochains jours, ses semis de blé ne pourront pas germer et résister au gel cet hiver.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours