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"Ça fait mal": des agriculteurs sont touchés par des vols de fruits et légumes en plein champ

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C'est un phénomène qui s'étend en France. De plus en plus d'agriculteurs dénoncent des vols de fruits et légumes directement dans leurs champs. La FNSEA redoute que certains veuillent se faire justice eux-mêmes.

C’est un phénomène en pleine recrudescence que constatent beaucoup d’agriculteurs partout en France: les vols de fruits et de légumes directement dans les champs. Impuissants, les agriculteurs prennent parfois les voleurs la main dans le sac, alors qu’ils remplissent le coffre de leur voiture. Une situation qui exaspère les agriculteurs qui en appellent au civisme, car eux aussi sont touchés de plein fouet par l’inflation.

Il y a deux semaines, Guillaume, agriculteur dans le Nord, prenait sur le fait des individus près de ses champs.

“Je surprends trois voitures dans mon champ en train de charger des potimarrons. Il y a un moment, quand tu retrouves des gens en train de remplir des sacs de 50 kilos sur ta parcelle alors que c’est privé, que c'est chez nous, ça fait mal”, confie-t-il.

La même situation se reproduit plusieurs fois en quelques jours, alors Guillaume décide d'installer sur sa propriété des pancartes “Stop au Vol”. “Si je n’avais pas réagi comme ça, au bout de 15 jours, tout le champ aurait été récolté parce que le monde attire le monde”, explique-t-il.

"Il faut soutenir les agriculteurs"

Un phénomène que connaît bien Clément, maraîcher dans l'Oise. Le vol de ses légumes, comme les courges, poireaux ou carottes, lui coûtait environ 500 euros les années passées. "Cette année, les 500 euros, on les a déjà largement dépassés. Je pense qu’on va plutôt se rapprocher voire dépasser les 1.000 euros”, assure-t-il.

Invité d'"Apolline Matin" sur RMC ce mardi matin, Simon Prevost, maraîcher à Nantes, partage aussi ce constat. Lui a subi un vol de 400 kilos de tomates.

"On ne peut pas être là tous les jours, toute l’année, tous les week-ends pour surveiller nos légumes. Ça arrive régulièrement dans le métier, moi ça m’est déjà arrivé quatre fois, pas toujours sur les légumes. C’est parfois le matériel ou les véhicules qui les intéressent. Mais là, c’est la première fois sur un tel volume", confie-t-il.
Témoin RMC : Simon Prevost - 26/09
Témoin RMC : Simon Prevost - 26/09
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Face à ce constat, Luc Smessaert le vice-président de la FNSEA, en appelle au civisme.

“Je comprends qu’il y ait des problèmes sur l’inflation alimentaire, mais il faut respecter et il faut surtout soutenir les agriculteurs”, appuie-t-il.

Le syndicaliste craint que certains agriculteurs se fassent justice eux-mêmes. Il encourage les agriculteurs à porter plainte à chaque vol sur les parcelles.

Anna Jaujard avec Guillaume Descours