Pas-de-Calais: l’État rachète les logements des sinistrés d'un quartier de Blendecques, devenu inhabitable

Cette photo montre une partie inondée de Blendecques, dans le nord de la France, suite à la crue de la rivière Aa, le 4 janvier 2024. - Charles Caby / AFP
Ils se battaient depuis janvier pour que l'État rachète leurs logements. Des sinistrés des inondations du Pas-de-Calais ont obtenu gain de cause. Dans la communauté d'agglomération de Saint-Omer, une cinquantaine d'habitations sont concernées. Et à Blendecques, c'est tout un quartier de 10 maisons qui va être revendu à l'État.
Quartier où certaines maisons avaient eu plus d'un mètre d'eau lorsque le fleuve l'Aa a débordé à trois reprises cet hiver. Tout cela grâce au fond Barnier et le dispositif PAPI.
Les maisons sont destinées à être démolies. Le projet final n’est pas connu, mais devrait se dessiner à l'horizon 2025. Certains parlent d'un bassin de rétention d'eau. Les études sont en cours pour déterminer quel projet sera le plus efficace pour éviter d'autres inondations à l'avenir.
"C'est dur..."
Deux ventes ont ainsi déjà été signées à Blendecques. Jean-François a encore les clés de sa maison, “pour passer le cap tranquillement”. Cela faisait 17 ans qu'il y vivait avec sa famille. “C'est notre quartier, avec les souvenirs des rires d'enfants, les premiers pas, les premiers tours à vélo… On y était bien.”
Un quartier qui va être rasé entièrement, donc, pour être rendu au lit de la rivière, après trois inondations depuis novembre. “Ils vont retirer toute trace d’intervention humaine, les dalles, etc. Tout va être végétalisé.”
“Jamais, je n'aurais pensé devoir quitter ma maison à cause des éléments… Même avec la rivière, je ne me suis jamais dit que je devrais partir un jour”, poursuit Jean-François.
Mais la décision n'a pas été facile, pour lui et sa femme, Laurie. “C’est dur”, souffle-t-elle, “mais il faut que tout le monde prenne conscience du danger et fasse des efforts”.
“Notre effort à nous, c’est de sacrifier notre maison”, ajoute Laurie.
L'État leur a racheté leur maison au prix avant sinistre. Le couple a ainsi pu retrouver un logement. “On a quand même refait un prêt sur dix ans. Tous les sinistrés du quartier vous le diront: le marché est fait ainsi. C’est l’offre et la demande”, conclut Jean-François. Ils espèrent pouvoir emménager dans leur nouveau chez-eux d'ici novembre, date anniversaire de la première inondation