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Pourquoi le Sénat veut instaurer une charte d'engagement pour les personnes voulant acheter un animal

Le Sénat se penche ce jeudi sur le bien-être animal pour mieux contrôler les ventes de ces boules de poils

Le Sénat se penche aujourd'hui sur le bien-être des animaux. Huit mois après son adoption par les députés, la proposition de loi pour lutter contre la maltraitance animale arrive devant le Sénat.

Parmi les mesures, l'interdiction de la vente d'animaux de compagnie dans les animaleries, dès 2024. Les associations de protection des animaux dénoncent des achats parfois compulsifs qui conduisent ensuite à trop d'abandons.

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Mais en commission, les sénateurs ont en partie détricoté le texte et souhaitent garder la vente d'animaux dans les commerces. Alors comment se passe une vente dans une animalerie? Dans l’une d’elle située en banlieue parisienne où nous nous sommes rendus, nous prétendons vouloir acheter un petit cocker anglais de trois mois. Ce chien peut être à nous tout de suite. “Si aujourd’hui vous voulez repartir avec la petite femelle, c’est possible”, nous indique-t-il.

Mais le vendeur nous prévient, il prendra une heure pour absolument tout nous expliquer sur ce chien.

“Il y a d’autres magasins où en un quart d’heure, vingt minutes, c’est fait. Nous, on n'est pas comme ça. Je préfère le chien ou le chat une semaine de plus et essayer de le caser avec des gens qui sont responsables”, appuie-t-il.

Responsabiliser l'acheteur

Un vendeur soucieux du bien-être animal. Mais combien d'autres qui s'en moquent et qui veulent surtout vendre un maximum ? Pour responsabiliser les acquéreurs, les sénateurs proposent donc la création d'une charte d'engagement. Anne Chain-Larché est sénatrice LR de Seine-et-Marne.

"Ce certificat, il va vous dire les besoins liés à l’espèce que vous achetez. Les frais qui vont être engendrés, comme le vétérinaire ou la nourriture. Dans un premier temps, l’acquéreur viendrait signer ce certificat et sept jours plus tard, seulement, il pourrait récupérer l’animal”, détaille-t-elle.

Pour elle, interdire la vente d'animaux dans les animaleries, comme le souhaitent les députés, n'aurait qu'un seul effet: encourager le commerce illicite qui serait alors incontrôlable selon elle. 

Marie Regnier et Mahauld Becker Granier avec Guillaume Descours